Quand l’autobus scolaire a été acheté, il était le deuxième dans le réseau, se remémore M. Joyal. Pour l’avoir lui-même conduit, il avoue que le véhicule va très bien. Mais il ne roule en moyenne que 50 jours par année puisqu’il est souvent brisé. Cette année, il est arrêté depuis la semaine de relâche.
« Ça me prend un autobus supplémentaire qui va «backer«. Je pense que pour l’instant, ce n’est peut-être pas au point. […] Un autobus, il faut que ça fonctionne. C’est normal qu’il y ait des bris et qu’on doive faire l’entretien, mais nos mécaniciens ne sont pas formés [pour ces véhicules] », explique M. Joyal.
Les mécaniciens peuvent réparer par exemple les freins, mais n’ont pas encore apprivoisé ce qui touche le fonctionnement comme le moteur.
L’autobus a été fabriqué par l’entreprise québécoise Lion Électrique. Depuis quelque temps, le président a de la difficulté à avoir du service auprès d’elle pour faire réparer le véhicule.
« Le véhicule en tant que tel est merveilleux. Il vont sûrement s’améliorer dans les années futures et là, ça va être agréable de travailler avec ça », admet-il. L’important pour lui est d’éviter les bris de service et de transporter les élèves en toute sécurité.
Un nouveau règlement
Le Règlement sur les véhicules routiers affectés au transport des élèves au Québec a été modifié, et depuis le 31 octobre 2021, les autobus et minibus neufs doivent être électriques. L’obligation ne s’applique pas aux véhicules dont l’année modèle est antérieure à 2024 et dont la date d’immatriculation est antérieure au 31 octobre 2021. Les entreprises peuvent se procurer des autobus usagés fonctionnant par exemple au propane ou à l’essence.
Bien qu’il croit que les autobus électriques sont l’avenir, M. Joyal a certaines réserves, entre autres au niveau de l’autonomie. L’autobus qu’il possède a 90 km d’autonomie. Lorsqu’il s’en servait pour faire des circuits le matin, le midi et le soir, l’autobus n’avait pas le temps de recharger entièrement entre chaque pause. Elle a donc été réaffectée à des circuits transportant les élèves seulement le matin et le soir.
Autobus Intersco a également des trajets qui se rendent à Saint-Hubert deux fois par jour. Il est donc impossible d’utiliser le véhicule pour ce genre de trajet ou même pour des voyages scolaires.
Aussi, un questionnement demeure au niveau des conducteurs qui habitent en périphérie des garages d’Autobus Intersco et qui se rendent avec l’autobus chez eux le soir. Installer une borne pour chacun d’eux serait complexe et coûteux.
« Là, il faut acheter des véhicules électriques, mais on n’est pas encore rendu là. On nous parle d’hydrogène, gaz naturel. Le propane est arrivé sur le marché. On nous dit que c’est moins polluant. Je pense que ça a encore sa place tant que les autobus électriques ne seront pas au point », croit-il.
L’an dernier, six ou sept autobus thermiques fonctionnant au propane ont été achetés par Autobus Intersco.
M. Joyal mentionne qu’il a aussi l’obligation d’acheter des autobus fabriqués au Québec, donc chez Lion Électrique. Il précise que l’entreprise Girardin en a aussi, mais un maximum de 200 par année. Une fois qu’ils sont vendus, les gens doivent se rabattre sur Lion Électrique. Des entreprises comme International et Thomas en possèdent, mais ne peuvent plus en vendre comme ils ne sont pas faits ici. M. Joyal déplore qu’il ne soit pas possible de se procurer ces autobus électriques également.