L’ouvrage d’Élise Turcotte est en lice dans la catégorie Roman – Nouvelles – Récit Québec, un prix qui pourrait lui valoir une bourse de 10 000 $.
Il faut rappeler qu’Élise Turcotte, poète, nouvelliste et romancière, a notamment remporté le Grand Prix du livre de Montréal pour Guyana, deux Prix littéraires du Gouverneur général, pour son roman La maison étrangère et pour son recueil de poèmes destiné à la jeunesse Rose : derrière le rideau de la folie ainsi que le prix Ringuet de l’Académie des lettres du Québec pour L’apparition du chevreuil. En 2011, le Conseil des arts et des lettres du Québec lui a rendu hommage en lui décernant l’une de ses prestigieuses bourses de carrière.
Maintenant, c’est pour son dernier roman, Autoportrait d’une autre, publié aux éditions Alto, qu’Élise Turcotte est en lice pour ce prix. « Cela me fait réellement plaisir. Cela veut dire que le livre est lu et apprécié », commente d’abord Élise Turcotte.
Dans cet ouvrage, Mme Turcotte s’intéresse à la vie et à l’héritage de sa tante Denise Brosseau. « La narratrice dans le livre, c’est moi. C’est bien la première fois qu’il est question de moi dans un de mes livres. Je crois que c’est un mélange de roman hybride avec un soupçon d’essai, de poésie et de fiction. En France, on le qualifierait plutôt de roman sans fiction », décrit-elle.
L’histoire tourne autour d’une écrivaine qui part sur les traces de sa tante, morte tragiquement des décennies plus tôt. Avec cette femme au destin singulier qui n’a laissé que peu d’écrits, elle amorce une conversation impossible sur l’art, la folie, l’exil, la pensée et la mort, tout en faisant résonner un faisceau de correspondances poétiques. Élise Turcotte dessine une généalogie de la tristesse et de la création, et pose son regard sur celles qui ont précédé, sur ce qu’elles nous apprennent sur nous-mêmes et ce qu’elles nous permettent d’imaginer.
« J’ai écrit ce livre avec beaucoup de délicatesse. Il y est quand même question de membres de ma famille. Les lecteurs y trouvent une douceur et une curiosité à propos des artistes, dont je parle dans le livre et ma tante, qui entretenait des liens avec le poète Gaston Miron, aimait beaucoup les artistes. À l’origine, je ne savais pas grand-chose sur elle et j’ai créé tout un kaléidoscope autour. Je voulais le faire sur une forme très spéciale. Chose certaine, c’est un livre que je qualifierais de féministe », nous dit Mme Turcotte, dont la famille a de profondes racines à Sorel-Tracy. D’ailleurs, la tante dont il est question dans l’ouvrage d’Élise Turcotte est elle-même née à Sorel.
Ce prix est donc décerné par l’Association des libraires du Québec qui dévoilera ses huit récipiendaires le 16 mai prochain au Club Soda à Montréal. Les libraires du Québec sont appelés à voter pour élire un lauréat par catégorie.