5 mai 2015 - 00:00
Une baisse de commandes affecte des employés d’Alstom
Par: Louise Grégoire-Racicot

Le carnet de commandes d’Alstom, division hydroélectrique, n’est pas rempli ces temps-ci. Ce qui force l’entreprise à revoir l’organisation du travail de ses employés horaires.

Ces derniers sont pour le moment appelés au travail sur des quarts de huit heures plutôt que douze comme c’était encore le cas, il y a quelques semaines.

Ce secteur a toujours connu des hauts et des bas, reconnait sa porte-parole Michelle Stein. Mais chaque fois que cela impose des réaménagements d’horaire, ils sont discutés avec les syndicats et menés selon ce que la convention de travail a prévu.

Il faut savoir, a-t-elle poursuivi, que le travail de fabrication qu’exécute Alstom est précédé d’un travail d’ingénierie au cours duquel les employés horaires ne sont pas requis. « Il arrive donc que nous initiions des contrats qui nécessitent de l’ingénierie et le travail n’arrive en atelier qu’une fois cette étape franchie. »

Elle reconnait qu’il se pourrait que des employés travaillent moins de 40 heures par semaine. Comme elle confirme que l’entreprise fermera ses portes 15 jours à l’été, comme ce fut le cas l’an dernier.

« Il pourrait arriver que certains restent à l’emploi pour exécuter certains travaux, faire de l’entretien ou être affectés à des projets spéciaux. Tout r

Le syndicat acquiesce

Même son de cloche de la part du président du syndicat des employés horaires, René Dupuis. « On ne traverse pas une très bonne période, ces temps-ci. Le secteur de l’acier est en période difficile. Il y a 37 ans que je travaille ici et cela a toujours été comme cela. On traverse une baisse qui était prévisible. Le carnet de commandes est bas, mais il y aura, j’en suis certain, une reprise. »

Mais tout changement est conventionné, dit-il. « Nous avons vécu une période semblable l’an dernier. Mais l’employeur montre ses couleurs. »

Un employé dissident

Pourtant, un employé de ce secteur, qui se dit révolté, nous avait fait parvenir un courriel dans lequel il dénonçait cette réduction du temps de travail et des pertes importantes de salaire qu’elle entraine.

« Suite à une modification des horaires de travail, certains employés se feront couper deux heures de travail par semaine en plus de la perte de la prime de 5$ de l’heure pour ceux qui travaillaient sur les horaires de 12 heures. Ce qui a un gros impact sur les revenus de ces employés à la fin du mois. On parle ici d’environ 500$ à 600$ clairs par mois de moins, ce qui n’est pas peu. L’employeur tente de minimiser l’impact que ça aura pour nous en essayant de nous faire avaler que ce n’est pas une diminution de salaire, mais seulement un changement d’horaire. Je trouve que c’est vraiment rire de nous autres en pleine face. »

Cette diminution de salaire affecte surtout les plus jeunes. Certains n’ont qu’un revenu familial et celui-ci s’en trouvera amputé, écrit-il. « Pour ceux qui prévoyaient s’acheter une maison, ce sera difficile de s’embarquer dans un tel projet quand l’employeur peut jouer avec le salaire de 500-600$ clair quand bon il lui semble. C’est vraiment révoltant », termine-t-il.

Disant ne pas vouloir déballer la convention collective dans le journal, M. Dupuis reconnait que la disparition des 12 heures de travail affecte le revenu des gens, car une prime y est rattachée. Mais la convention signée en 2011 pour six ans prévoit tous ces mécanismes. « Ils sont faits selon les règles de l’art », conclut-il.

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