Il y a quelques semaines, alors que le chantier était à mi-chemin, la commerçante avait souligné dans nos pages qu’elle trouvait la situation difficile et que seulement le quart de sa clientèle habituelle fréquentait son établissement depuis le début des travaux. Encore une fois, cette fois devant le conseil, Mme Gendron a décrit la situation qu’elle vivait avec beaucoup de précision et d’émotion.

« Trois phases étaient prévues pour ces travaux et tout se fait en même temps avec des effets dévastateurs, a mentionné Audrey Gendron, d’entrée de jeu. J’ai trois portes d’accès et, une journée sur deux, aucune n’est accessible. Et là, je ne parle pas des problèmes de salubrité et de sécurité. En ce moment, on doit conjuguer avec des pertes énormes. On est à 1/16 du chiffre d’affaires que l’on fait d’habitude. Votre slogan On se voit en ville c’est très bien, mais je n’ai pas vu grand monde cet été sauf de la poussière et des camions », a affirmé Mme Gendron.

Cette dernière croit que oui, ce sera agréable et beau, une fois terminé, mais si les choses continuent, selon elle, il y aura beaucoup de locaux commerciaux vacants. « Je ne crois pas que c’est ce que vous vouliez », a lancé Mme Gendron, qui a déploré également le manque d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite et les personnes âgées. « Avez-vous un plan de relance à nous proposer? », a demandé Audrey Gendron au maire.

Le maire Patrick Péloquin, qui se doutait bien que la situation serait difficile pour tout le monde, s’est montré fort compréhensif devant la situation de Mme Gendron et des commerçants.

« On comprend la situation, a d’abord répondu le maire. À l’origine, les travaux devaient se dérouler en trois phases, mais des enjeux de sécurité sont apparus rapidement, ce qui a nécessité la pose de clôtures à des endroits stratégiques et même si les travaux bougent, les clôtures demeurent. Je peux vous dire que les travaux vont bien. Nous en sommes à la 14^e des 22 semaines de travaux », a-t-il fait remarquer.

Selon lui, si la campagne On se voit en ville a été instituée, c’est justement pour inciter les gens à se rendre au centre-ville. « Nous avons eu des rencontres de consultation et d’information afin de trouver des incitatifs pour stimuler le commerce. Nous avons mis sur pied la carte Hello. Qu’est-ce qu’on peut faire de plus? On ne peut financer directement les commerces. Nous n’en avons pas le droit », a indiqué le maire de Sorel-Tracy.

Lueur d’espoir?

Le maire de Sorel-Tracy a toutefois parlé du programme Fier Région, administré par le Développement économique Pierre-De Saurel (DÉPS). « La Ville a rendu disponible une somme de 150 000 $ dont nous devons assurer la gestion afin d’aider les commerces, un peu sur le modèle de l’aide financière octroyée pendant la pandémie », explique Emanuèle Roux, adjointe à la direction et responsable des communications au DÉPS.

Les commerces seront informés sur ce programme d’aide qui sera en vigueur dès la mi-octobre. « Les prêts seront accordés sans intérêt pour trois ans », souligne Mme Roux. Et jusqu’à combien les commerces auront-ils droit? « Les demandes seront analysées au cas par cas et les montants seront déterminés selon les résultats de l’analyse », de répondre Emanuèle Roux.

Là où le bât blesse, c’est que des commerces comme celui de Mme Gendron ont déjà bénéficié d’un prêt COVID et n’ont même pas encore fini de le rembourser.

À la fin de la séance du conseil, le maire Patrick Péloquin a fait un appel à la population afin de soutenir les commerces des rues Augusta et du Prince qui ont sans doute le plus souffert depuis le début des travaux.