23 septembre 2025 - 07:20
Zone tampon amoindrie
Une coupe d’arbres abusive, selon des citoyens en colère
Par : Stéphane Fortier

Vue de la zone tampon à partir d’une résidence de la rue Fortier avant la coupe d’arbres. Photo gracieuseté

Le même endroit après la coupe d’arbres. Photo gracieuseté

Le tracée de la future ligne après le déboisement. Photo gracieuseté

En cette fin d’été, Hydro-Québec a procédé à la coupe de plusieurs arbres dans les Boisés d’Angoulème, le long de l’autoroute 30 à la hauteur de la rue Fortier àSorel-Tracy, ce qui a l’heur de déplaire considérablement à des résidents de cette artère, en particulier.

Pour certains citoyens, ce boisé faisait office de zone tampon entre leur rue et l’autoroute. Ces coupes ont contribué à la diminuer considérablement, selon des citoyens de ce quartier qui considèrent cette coupe comme étant abusive. Ces résidents se demandent pourquoi l’on accepte qu’on détruise un si beau boisé et une zone tampon.

À la Ville de Sorel-Tracy, on affirme qu’on ne peut strictement rien y faire. Si Hydro-Québec juge que, pour alimenter un développement domiciliaire en électricité, elle doit procéder à de la coupe d’arbres, elle le fera. Le prétexte, dans ce cas-ci, est de favoriser le passage d’une ligne d’Hydro-Québec pour alimenter le développement domiciliaire William-Henry. Hydro-Québec affirme, de son côté, qu’elle a obtenu les autorisations nécessaires à la réalisation des travaux.

Toujours selon la Ville, la compagnie engagée par le promoteur a demandé trois scénarios possibles pour déroger de l’emplacement déterminée, mais Hydro-Québec a rejeté toutes les propositions.
« C’est totalement un manque de respect », lance spontanément Luc Côté, un citoyen de la rue Fortier. Ce boisé est composé d’arbres de 50 à 60 ans. Là, on compte au moins six à sept propriétés qui sont pénalisées pour un nouveau développement domiciliaire. »
Celui-ci fait remarquer que ce boisé se voulait également un mur anti-bruit, anti-vent et anti-poussière. C’était aussi un habitat pour certains petits animaux, des oiseaux. Et les arbres qui restent vont également en souffrir, croit ce résident.

Hydro-Québec se justifie

Du côté d’Hydro-Québec, on se justifie d’abord en rappelant qu’elle a procédé à ces travaux à la suite d’une demande découlant d’un nouveau développement domiciliaire. « Ces interventions de déboisement s’inscrivent dans le cadre des travaux nécessaires à l’alimentation électrique du développement domiciliaire William-Henry à Sorel-Tracy », plaide d’abord Jean-Philippe Gauthier, conseiller – relations avec le milieu pour l’Estrie, la Montérégie et le Centre-du-Québec.
« Pour répondre aux besoins de ce nouveau développement et fournir une alimentation électrique à la fois fiable et sécuritaire, la construction d’une nouvelle ligne de distribution était nécessaire », reprend M. Gauthier.

Ce dernier affirme que la construction d’une telle ligne nécessite une préparation adéquate du terrain. « Le dégagement de la future emprise est alors indispensable à la mise en place du réseau et à son entretien futur. Ces travaux doivent être exécutés conformément aux pratiques d’Hydro-Québec et aux normes établies », explique Jean-Philippe Gauthier.

La société d’État s’inscrit en faux lorsqu’on aborde la question de destruction d’une zone tampon ou d’un environnement naturel en affirmant qu’elle est consciente de l’importance de préserver le plus possible le boisé. « C’est la raison pour laquelle la future ligne passera au milieu du boisé afin de garder un écran naturel de part et d’autre de la ligne pour conserver une barrière visuelle et sonore. Nous collaborons étroitement avec la Ville, qui est propriétaire des terrains, et le promoteur du développement domiciliaire William-Henry pour réaliser les travaux de manière responsable et respectueuse du milieu », explique le conseiller en relations du milieu, qui souligne que ces interventions ont été soigneusement planifiées dans le respect des pratiques de maîtrise de la végétation établies par Hydro-Québec.

Hydro-Québec rappelle que les travaux sur la végétation permettent de prévenir les pannes causées par la végétation, qui représentent une proportion importante des interruptions de service et qui peuvent atteindre jusqu’à 70 % lors d’événements climatiques extrêmes de même que créer des corridors de sécurité autour des lignes pour protéger les infrastructures électriques.

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