8 avril 2025 - 07:39
Une crise internationale, une campagne fédérale, des enjeux locaux
Par: Deux Rives

Maire de Massueville de 2005 à 2021, Denis Marion commente l'actualité en tant que chroniqueur au journal Les 2 Rives depuis décembre 2021. Photo Simon Ménard

On a tendance à croire que les enjeux locaux sont traités lors des élections québécoises ou municipales. Les compétences de ces deux paliers de gouvernement sont tellement plus proches de notre vie quotidienne. L’étrange campagne électorale fédérale a ceci de particulier qu’elle nous force à constater combien la situation internationale actuelle nous affectera, chez nous, directement.

Toutes les crises internationales n’arrivent pas au beau milieu d’une campagne électorale. Ou inversement. C’est le cas actuellement.

À son spectacle solo de la semaine dernière, le président américain imposait des tarifs douaniers à 185 pays. Depuis, tout est pas mal sens dessus dessous et on cherche encore à comprendre quels sont les nouveaux tarifs et à voir dans quels secteurs de notre économie. Malgré l’aspect international de la crise que le président américain crée de toutes pièces, il est difficile d’éviter de traiter de ses impacts dans notre région. Les entreprises de différents secteurs sont touchées. On pense tout de suite aux entreprises de métallurgie, avec les tarifs de 25 % annoncés il y a quelques semaines. L’enjeu de la diversification des marchés reste très concret pour nos entreprises régionales.

Mais déjà d’autres voix se font entendre, comme on le constate dans le dossier sur la l’agriculture qu’on trouve dans cette édition de notre hebdomadaire.

Le président local de l’Union des producteurs agricoles (UPA) Richelieu-Yamaska, Yan Bussières, lance un cri d’alarme devant les prétentions du président américain à dénoncer la gestion de l’offre, un système de protection pour nos producteurs agricoles. L’UPA n’est pas la seule à craindre que ce système qui permet de soutenir autant l’occupation du territoire et le développement régional que nos agriculteurs eux-mêmes ne fasse l’objet d’éventuelles négociations entre le Canada et les États-Unis. La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) a aussi indiqué que le système de gestion de l’offre était menacé et s’en inquiétait.

La plupart des partis politiques en lice ont indiqué que le système de gestion de l’offre était non négociable. À raison, on rappelle souvent que 90 % du territoire de la MRC de Pierre-De Saurel est agricole. Il y a fort à parier que les producteurs agricoles de notre région voudront entendre les candidats locaux à ce sujet et connaître les engagements qu’ils prendront.

Avec la tempête créée par cette crise des tarifs, on entend moins parler de l’impact des changements climatiques. Pourtant la région est directement affectée par ce qui se passe sur la planète. Là aussi, les citoyens dans leurs quartiers et leurs villages, les producteurs agricoles dans leurs champs, les entreprises dans leurs usines sont tous confrontés aux défis du climat qui se modifie. Continuerons-nous à investir dans la décarbonation? Qu’en pensent les candidats?

J’essaie simplement de rappeler ici que cette campagne ne se passe pas loin de nos têtes en identifiant quelques enjeux de la région de Sorel-Tracy. Il y en a sûrement d’autres.

C’est la raison pour laquelle un débat entre les candidats aux élections du 28 avril se tiendra au Cégep de Sorel-Tracy le lundi 14 avril prochain, à 19 h. Il est organisé par nos médias régionaux, le journal Les 2 Rives et CJSO 101,7. J’aurai le privilège de l’animer. Vous êtes invités à y assister en vous procurant des billets au prix de 15 $ au ccist.ca ou directement chez CJSO.

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