Les représentants de la Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), du Syndicat des travailleuses et des travailleurs (STT) du CISSS de la Montérégie-Est – CSN et de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) affirment avoir mis de l’avant auprès des membres l’importance de la vaccination. Les trois notent que les taux de vaccination sont très élevés, dépassant souvent les 80 % sinon les 90 %.
Le vice-président de la FIQ nationale, Jérôme Rousseau, se questionne sur la pertinence de la mesure.
« La question de base, avant de sortir la matraque pour une mesure aussi intense que l’obligation, est : «est-ce que ça va avoir le réel effet escompté?» Il faudrait peut-être ventiler les chiffres et questionner les non-vaccinés. Est-ce qu’ils ont été rejoints? Est-ce qu’ils sont au travail? Peut-être qu’il y a des gens en arrêt de travail, des gens qui ont une raison médicale et qui ne peuvent pas recevoir le vaccin. Il y a aussi toute la question des travailleuses enceintes. On représente à 90 % des femmes », note M. Rousseau.
Le président du STT du CISSS de la Montérégie-Est, Daniel Laroche, abonde dans le même sens. « On aurait peut-être préféré des mesures incitatives plutôt que punitives. Les travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux ont eu très souvent le bâton dans le temps de la pandémie. M. Legault a largement utilisé le terme ange-gardien. Ça aurait été le fun de traiter les anges-gardiens avec un peu plus de respect à ce niveau-là », avance-t-il.
M. Laroche se questionne aussi face aux visiteurs qui passeront plus de 15 minutes à moins de deux mètres d’un proche à l’hôpital ou en CHSLD, mais qui refusent d’être vaccinés. « Je me pose la question pourquoi c’est deux poids, deux mesures », souligne-t-il.
Du côté de l’APTS, le représentant national Joël Bélanger mentionne qu’il y a encore des bouts flous dans le message du gouvernement.
« Au début de la conférence, il visait tous les employés et plus tard, M. Arruda dit que c’est seulement s’ils travaillent avec quelqu’un à moins de deux mètres pendant 15 minutes. On vise qui là? », se demande M. Bélanger.
L’APTS représente entre autres des archivistes médicaux et des techniciens en laboratoire, qui n’ont pas de contact avec la clientèle.
Également, M. Bélanger relate que sur 14 000 employés pour le CISSS de la Montérégie-Est, en juillet, seulement un employé salarié était positif à la COVID-19. Pendant les vagues précédentes, le chiffre pouvait grimper jusqu’à 400. « De dire que c’est important parce qu’il ne faut pas que ça se propage dans les hôpitaux pour pas que les employés tombent au combat, ce n’est plus vrai. Les gens ne tombent pas au combat à cause de la COVID-19, ils tombent parce qu’ils sont épuisés d’avoir vécu la surcharge imposée par le gouvernement », mentionne M. Bélanger.
Peu de réponses
Les représentants ont reçu peu d’appels de syndiqués mécontents. Les quelques questions reçues proviennent davantage d’employés qui ne peuvent être vaccinés pour des raisons médicales et qui s’inquiètent des mesures qui pourraient s’appliquer s’ils ne reçoivent pas le vaccin.
Pour l’instant, aucune information écrite n’a été transmise aux syndicats sur les conséquences advenant un refus de vaccination. Ils n’ont pas reçu non plus d’indications sur le déroulement de la vaccination dans les milieux de travail si elle devient obligatoire.
Les trois syndicats souhaitent donc faire valoir leurs points lors de la commission parlementaire.