« Les jeunes sont dans une bulle le jour, mais le soir, ils peuvent jouer n’importe où dans n’importe quel sport. Ils n’ont pas le droit de faire du sport scolaire parce qu’ils ne sont pas dans la même bulle, mais lors du transport scolaire, ils se mélangent avec d’autres élèves. Il y a vraiment une dichotomie entre les sports civils et scolaires. C’est très dur à suivre », déplore-t-il.
« Les ligues civiles vont pouvoir commencer dès cette semaine, mais pas nous. Pourtant, ce sont souvent les mêmes jeunes qui font les deux », ajoute Harold Turbide.
Le 14 septembre?
Le ministre a été clair en point de presse : il veut dresser un bilan du concept de bulle-classe avant d’autoriser quelconque activité parascolaire qui entraînerait un mélange d’élèves.
« Ce qu’on souhaite, c’est se donner rendez-vous dans quelques semaines, faire un bilan, mesurer l’efficacité de nos mesures et peut-être à ce moment-là faire des assouplissements avec l’approbation de la Santé publique. […] La stabilité du groupe classe, c’est au cœur de notre plan sanitaire », a déclaré M. Roberge, le 27 août.
Le ministre a avoué qu’il y aurait moins d’activités parascolaires cette année, mais il n’a pas fermé la porte à ce qu’il y en ait si le concept des groupes classes est respecté. « Tous les sports, pas seulement le football, regroupent des élèves multi-niveaux. Le juvénile, c’est secondaire 4 et 5, puis le cadet, secondaire 2 et 3. C’est donc impossible de respecter ça », regrette M. Turbide.
Puis le lendemain, soit le 28 août, le premier ministre François Legault a annoncé que les élèves de différentes classes pourront reprendre les activités parascolaires le 14 septembre, « si et seulement si tout va bien ».
« Au moins, on a une date. Sauf que pour se préparer pour un match, ça nous prend au moins trois semaines de pratique pour connaître les livres de jeux, avoir du synchronisme, etc. Nous, on a respecté les consignes et on n’a pas pratiqué, ce qui n’est pas le cas dans toutes les écoles. Alors les matchs, ce ne sera pas avant le début octobre, ce qui va raccourcir de beaucoup la saison. C’est difficile d’être positif dans les circonstances », déplore l’entraîneur-chef des Polypus.
Les Polypus benjamins (sixième année et première secondaire), quant à eux, ne joueront pas cet automne puisque le recrutement n’a pu se faire le printemps dernier.
Le sport pour contrer le décrochage
Dans un gazouillis, le député libéral Enrico Ciccone a dénoncé la décision du ministre. « Êtes-vous conscients que plusieurs jeunes trouvent la motivation scolaire par le sport? La réalisation en sport/école empêche le décrochage. Quand les élèves quittent l’école et reviennent le lendemain, la bulle est percée. #sportcivil Un peu de cohérence SVP », a-t-il écrit sur Twitter.
« Je pourrais te nommer une centaine de jeunes garçons qui ont réussi à obtenir leur diplôme grâce au football, mais aussi grâce aux autres sports », enchaîne Harold Turbide.
Malgré tout, l’entraîneur veut être prêt pour le 14 septembre. « On va respecter la décision du ministère. Dès qu’on a le GO, on va être prêt. Football Québec avait déjà sorti son protocole sanitaire, on était prêts à le mettre en branle. On espère maintenant que le feu vert n’arrivera pas à la dernière minute », conclut-il.
Et les autres disciplines?
Quant aux autres sports, comme le volleyball et le basketball, le fait qu’ils débutent en novembre les touche un peu moins.
Par contre, pour les activités culturelles comme le théâtre ou la danse, les groupes de musique, la caisse étudiante et la radio étudiante, par exemple, ne pourront pas se tenir d’ici les deux prochaines semaines.