30 juin 2016 - 00:00
Une électricienne dénonce l’absence de titres féminins dans l’industrie de la construction
Par: Julie Lambert
L’électricienne soreloise Jessica Saint-Martin déplore que les titres au féminin pour les employées de la construction n’existent pas. | Photo: TC Média – Julie Lambert

L’électricienne soreloise Jessica Saint-Martin déplore que les titres au féminin pour les employées de la construction n’existent pas. | Photo: TC Média – Julie Lambert

Des travailleuses de la construction souhaiteraient que leurs titres soient féminisés sur leur carte de compétence. Il s’agit d’un manque inadmissible à l’époque actuelle alors que plusieurs femmes travaillent dans cette industrie, dénonce l’électricienne soreloise Jessica Saint-Martin.

Électricienne depuis cinq ans, Mme Saint-Martin travaille notamment sur le chantier du parc éolien Pierre-De Saurel. Elle déplore que la Commission de la construction du Québec (CCQ) ait attendu que le comité des femmes de la FTQ-Construction soulève ce problème le 22 juin dernier.

Sur sa carte de compétence remise par la CCQ, on peut lire « électricien ». Un fait incompréhensible à notre époque, soutient la jeune femme, surtout compte tenu des efforts de l’organisme pour attirer les femmes dans ce secteur.

« Il y a de plus en plus de femmes dans la construction. Pour n’importe quel corps de métier, le titre est masculin. On n’appellerait pas un coiffeur, une coiffeuse. Ce serait juste un respect d’avoir le titre d’électricienne sur ma carte. Je ne comprends pas. Peut-être la CCQ ne met pas ses efforts aux bons endroits », mentionne Mme Saint-Martin.

Selon elle, cette idée n’est pas mal vue par ses confrères de travail sur le chantier qui comprennent son point de vue. Si dans les faits cela ne dérange en rien son travail, elle espère que cet oubli sera vite réglé.

« Rendu à ce point, on se demande s’il y a un manque. C’est peut-être un détail puisque les femmes peuvent faire leur travail quand même. Un débat devait toutefois se faire pour que les choses avancent », pense l’électricienne.

Deux ans pour le faire

La responsable du programme d’accès à l’égalité des femmes à la CCQ, Audrey Murray, souligne qu’elle comprend cette demande des employées féminines et que son organisation salue l’initiative du syndicat.

Son organisme s’est engagé dans les dernières années à féminiser toutes ses publications, y compris les cartes de compétence. Même si cela fait plusieurs années que le projet est sur la table, des actions concrètes ont déjà été réalisées et d’autres le seront d’ici la fin de 2018.

« C’est quand même un vaste chantier qui implique plusieurs changements. Nos systèmes informatiques ne sont pas adaptés pour cela. Nous avions déjà une politique, mais les gestes qui devaient être posés ont tardé. Nous avons maintenant les ressources et la volonté de le faire. Il faudra toutefois un engagement de divers autres organismes pour que cela se concrétise », explique-t-elle.

Une porte-parole de l’Office québécois de la langue française, Julie Létourneau, a salué également les démarches de la FTQ – Construction. Des demandes ont été faites auprès de leur organisme concernant les titres féminisés et ils étaient conformes, explique-t-elle.

Habituellement, le rôle de l’Office est d’accompagner les organisations dans leurs démarches. Cette initiative de féminiser les titres dans l’industrie de la construction est encourageante, croit Mme Létourneau.

« C’est toujours encourageant ce genre d’initiative surtout depuis que les femmes ont envahi le marché du travail dans les années 1970. Nous avons nous-mêmes redéfini notre position en 2015 en invitant les administrations à faire ce pas », conclut-elle.

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