21 octobre 2021 - 03:05
Une expérience de travail pour tous
Par: Katy Desrosiers

L’Atelier – Centre de travail adapté embauche une vingtaine d’adultes avec différentes limitations. Photo gracieuseté

Avec l’Atelier – Centre de travail adapté, des adultes avec des limitations peuvent intégrer le marché du travail. Bien que l’objectif de l’organisme ne soit pas de prouver quoi que ce soit aux entreprises, le directeur Mario Fortin souhaite qu’il démontre que ces personnes valent la peine d’être embauchées.

L’Atelier – Centre de travail adapté est un organisme sans but lucratif constitué sous la forme d’une entreprise d’économie sociale dans le parc industriel Joseph-Simard à Sorel-Tracy. Sa mission est de créer un lieu de travail valorisant pour que des adultes avec certaines limitations puissent travailler. Ainsi, les aptitudes et compétences de la vingtaine de participants sont mises de l’avant dans un milieu favorisant un vrai contact social. L’organisme procède entre autres au recyclage de masques de procédure et au déchiquetage de documents confidentiels.

« Ce sont des gens qui ne seraient peut-être pas sur le marché de travail, mais moi je les regarde aller et je me dis qu’ils sont bons sans bon sens. Ils sont attachants, à la tâche et de bonne humeur. Ils sont contents d’être là. Ce n’est pas toujours parfait, comme nous, ils ont leurs hauts et leurs bas, mais côté productivité, c’est quand même surprenant », affirme Mario Fortin.

Même si l’objectif de l’organisme n’est pas de montrer aux entreprises que les gens avec des limitations valent la peine d’être embauchés, il souhaite que l’initiative ait cet effet.

« La logique du CJE (Carrefour jeunesse-emploi de Pierre-De Saurel), du Recyclo-Centre et de l’Atelier, c’est que peu importe l’état d’un jeune, s’il cogne à l’une de nos trois portes, on va trouver quelque chose pour lui, assure M. Fortin. Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, il faut s’ouvrir l’esprit et être prêts à faire appel à d’autres types de clientèle. Nous, on montre que c’est possible, entre autres avec l’Atelier et le Recyclo-Centre, d’avoir des personnes qui ne sont pas exactement le modèle qu’on veut, mais qu’avec de l’accompagnement et de la formation, on est capable d’arriver à quelque chose. »

M. Fortin a en tête plein de belles histoires liées aux participants. « Juste de les voir au quotidien, comment ils travaillent et comment ils sont contents de ce qu’ils font, pour moi, c’est une réussite », lance-t-il.

L’Atelier est chapeauté par le Recyclo-Centre. Toutefois, la mission des deux organismes est différente.

Le Recyclo-Centre se concentre sur l’insertion socioprofessionnelle. On y retrouve des personnes qui n’ont pas ou peu d’expérience de travail et qui développent des aptitudes liées au savoir-être comme le respect de la hiérarchie et la ponctualité.

Par où commencer?

Le premier conseil que donnerait Mario Fortin aux entreprises qui souhaitent embaucher des personnes différentes est de vérifier que les employés sont heureux et prêts à accueillir d’autres types de personnes. Selon lui, il faut s’assurer qu’un bon climat de travail règne.

Aussi, il croit que l’intégration doit également se faire par les employés. « Tout le monde va se sentir investi de cette mission et les liens vont se créer avec la personne qui arrive », explique le directeur.

Finalement, il souligne que la formation est importante. « Si tu engages un jeune un peu plus lent et qu’après deux semaines tu dis qu’il est trop lent et tu le mets dehors, peut-être que tu n’as juste pas attrapé sa vitesse de croisière et que tu ne l’as pas formé comme il faut. J’appelle à la patience, surtout dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. On peut peut-être être un peu plus patient et donner la chance au potentiel de se réveiller », soutient Mario Fortin.

Il rappelle qu’il est plus facile de bien former un employé et de lui laisser du temps que d’embaucher quelqu’un de nouveau sans arrêt.

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