Un premier changement consiste au fait d’avoir déménagé le bureau d’information touristique. « On a quitté la Maison des gouverneurs et on l’a amenée dans le hall d’Azimut diffusion, au centre-ville, plus près des visiteurs », mentionne d’entrée de jeu Marie-Josée Picard, directrice du tourisme au DÉPS.
« On s’est collés là où il y avait des gens puis où était, dans le fond, le gros de la population des visiteurs, là où c’est plus festif, là où se trouvent les restaurants et les rassemblements comme le Gib Fest », poursuit Mme Picard, qui souligne également un autre changement qui s’est traduit par une nouvelle formule d’accueil avec son bureau d’information touristique saisonnier ouvert tous les jours et ses étudiants formés expressément pour offrir ce service.
« Pendant la période d’hiver, donc pendant les autres saisons, le bureau d’information touristique est fermé et ça devient un comptoir en libre-service », spécifie Marie-Josée Picard, qui s’empresse d’ajouter une autre initiative, les stations découvertes, soit 19 panneaux installés dans chacune des municipalités et dans des attraits plus gourmands, reliés à Google et avec code QR.
L’effet Trump
L’imposition de tarifs douaniers ainsi que la guerre économique que se livrent le Canada et les États-Unis ont contribué à faire des Québécois, et aussi des Ontariens, des touristes beaucoup plus casaniers et cela s’est fait sentir à Sorel-Tracy en particulier.
« C’est difficile de répondre, car je n’ai pas accès à ces informations. C’est sûr qu’il y a eu des gens qui ont préféré rester au Québec et qui ont boudé les États-Unis. L’effet Trump aura eu au moins cet effet positif de garder les gens chez nous et d’avoir de nouveaux visiteurs qui amènent de l’argent neuf. On a eu beaucoup de visiteurs dans la région, plus de plaisanciers. Beaucoup allaient au lac Champlain et ont pris un chemin différent cette année. Cela s’est avéré une saison très, très, très positive. Prenez les Régates, par exemple. Oui, il y a des gens d’ici, mais la plupart des visiteurs viennent de l’extérieur, de 80 km et plus. Et je m’amuse à regarder les plaques des automobiles. Beaucoup de plaques voitures américaines. Je crois que les campagnes de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec ont eu des effets et cela s’est répercuté jusqu’ici », croit Marie-Josée Picard.
Selon la directrice de Tourisme Région Sorel-Tracy, le tourisme de proximité est sorti du lot cette année et plusieurs Québécois ont boudé les États-Unis cette année.
« On le sent très bien. Beaucoup de gens viennent de la Montérégie, de Montréal et si on élargit un peu, de la Mauricie, du Centre-du-Québec et beaucoup de l’Ontario. Ils viennent passer une journée, souvent pour un attrait en particulier, Puis, par la suite, ils vont souvent prolonger leur journée », décrit Mme Picard.
« Les terrasses étaient pleines, les restaurants aussi, les spectacles également. Les spectacles extérieurs ont été super populaires cette année, notamment durant le Gib Fest. On ne le réalise pas, mais les compétitions équestres engendrent des retombées économiques de 8 M$ pas année. L’Expo agricole et les campings ont battu des records d’achalandage. Donc, globalement, c’est une très belle saison. Ça a été un beau bilan », assure-t-elle.
Des défis
Le plus gros chantier qui attend la directrice du tourisme, c’est la mise en valeur des Stations Découvertes, un projet visant à rendre l’information touristique accessible 24/7 sur tout le territoire grâce à des panneaux interactifs reliés à Google Maps et au site web de Tourisme Région Sorel-Tracy.
Un autre projet, selon Mme Picard, est de développer davantage le tourisme d’affaires. « Parce qu’on a des infrastructures intéressantes, mais il faut en faire la promotion. Il faut que les gens sachent que c’est possible d’organiser un congrès, un colloque, des rencontres ici », affirme celle qui est convaincue qu’il s’agit d’un créneau qui peut amener beaucoup de retombées économiques.
« Les gens viennent pour le travail, mais ils découvrent aussi la région, les restaurants, les attraits, et souvent, ils reviennent après avec leur famille », fait remarquer Mme Picard.
Mais le plus gros chantier qui attend la directrice du tourisme, c’est la mise en valeur des Stations Découvertes, un projet visant à rendre l’information touristique accessible 24/7 sur tout le territoire grâce à des panneaux interactifs reliés à Google Maps et au site web de Tourisme Région Sorel-Tracy.
Et pour le reste? « On continue aussi à travailler fort sur la mise en valeur de nos attraits phares, comme Statera, les croisières, les îles de Sorel. Ça reste au cœur de notre offre touristique, mais on veut aussi mieux faire connaître tout ce qui est agrotourisme. On a de super beaux producteurs, de belles entreprises locales, et ça, c’est très en demande en ce moment. Les gens veulent rencontrer ceux qui produisent, comprendre d’où vient ce qu’ils mangent, vivre une expérience authentique. On va travailler à mieux structurer ça, à faire des circuits agrotouristiques, à mettre en valeur ces trésors-là », prévoit Mme Picard, qui ajoute, en terminant, qu’il faut aussi continuer à développer les attraits de la saison hivernale.
Et chez Statera?
Pourrait-il y avoir eu plus d’achalandage parmi les diverses attractions offertes à Sorel-Tracy et dans les environs au cours de l’été à cause de la guerre économique que nous livre les États-Unis? Les Québécois ont-ils boudé la frontière américaine au profit des destinations québécoises?
Le directeur général de Statera, Thierry Migeon, affirme qu’il est difficile de quantifier s’il y a eu une augmentation de fréquentation pour cette raison. « On n’a pas arrêté de nous dire que les gens qui avaient l’habitude d’aller aux États-Unis pendant leurs vacances ont préféré voyager au Québec plutôt que de traverser la frontière. Ce n’est pas évident d’en avoir la confirmation », croit M. Migeon, qui dirige Statera depuis 2021 et qui se souvient qu’après la pandémie, le gens voulaient tellement sortir que cela s’est ressenti sur l’offre de loisirs qu’offrait Statera.
« Le mois de juin a été bon, de même que le mois de juillet. À cause de la chaleur, on a eu un moins bon mois d’août. Pour tout vous dire, on a eu une saison dans la moyenne, une saison correcte », mentionne M. Migeon.
Chez Statera, ce sont les croisières dans les îles qui demeurent les plus populaires au cours de la belle saison. « Mais j’aimerais que l’affluence soit meilleure, c’est évident », souhaite-t-il.
Selon lui, il est possible que des Québécois aient choisi de demeurer au Québec au cours de l’été. « Mais, en même temps, il faut être réaliste. Sorel-Tracy n’est pas une destination touristique en tant que telle. Les visiteurs qui viennent ici ne partent pas de chez eux seulement pour venir ici, ou rarement. Ce sont des gens de passage qui profitent des attractions qui peuvent leur être offertes sur une journée ou deux, voire un week-end. Ils viennent faire une croisière dans les îles, ils vont camper au lieu d’aller à l’hôtel et vont prendre un bon repas dans un restaurant du centre-ville », décrit-il.
Thierry Migeon soutient qu’il est important de ne pas travailler en silo. « Il faut travailler de concert avec les différents intervenants du tourisme. Celui de la Montérégie et Sorel-Tracy, bien sûr, mais aussi de Montréal et de Québec afin qu’ils sachent qu’à Sorel-Tracy, il y des choses intéressantes à y faire, à découvrir », mentionne M. Migeon, en conclusion.








