19 octobre 2022 - 09:21
Bientôt cinquante années de carrière chez Finkl Steel – Sorel Forge
Une histoire de famille et de cœur pour Raymond Deguise
Par: Alexandre Brouillard

Le Sorelois Raymond Deguise a commencé à travailler aux Forges de Sorel à l’âge de 18 ans. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Le 21 novembre prochain, Raymond Deguise fêtera ses 50 années de carrière aux Forges de Sorel. Bien que l’entreprise ait beaucoup changé depuis ses débuts en 1971, le Sorelois y travaille encore jour après jour avec cœur en compagnie de son fils Gabriel qui représente la troisième génération de la famille à travailler dans l’entreprise.

C’est en 1971, alors âgé de 18 ans, que Raymond Deguise a franchi pour la première fois le portail des Forges. Fraîchement diplômé de l’école secondaire, c’est son père Charles-René Deguise qui lui avait dégoté ce poste étudiant. Ce dernier travaillait à l’usine depuis sa fondation en 1939, alors qu’elle était connue sous l’appellation Sorel Industries Ltd.

« Je ne pensais jamais y travailler 50 ans, admet d’emblée Raymond Deguise, maintenant âgé de 68 ans. À l’époque, il y avait beaucoup d’ouvrage dans la région avec les Forges, la Marine Industries et Atlas Steel. C’était fleurissant. »

Construite dans la foulée de la Seconde Guerre mondiale, l’entreprise a été le seul centre de production de matériel d’artillerie en Amérique du Nord où des armes complètes ont été conçues à partir de matière première. Au plus fort de la production, en 1943, l’entreprise comptait environ 3000 employés. Après plusieurs changements, l’usine de Sorel opère depuis 2015 sous le nom Finkl Steel – Sorel Forge.

Au fil des années, la famille Deguise a marqué à sa façon l’histoire de l’entreprise et de Saint-Joseph-de-Sorel. Alors que trois générations ont travaillé pour les Forges, le second fils de Raymond, Vincent Deguise, est maire de la Ville depuis 2017.

« Ça me rend très fier, confie M. Deguise. Je ne pensais jamais travailler avec un de mes fils. J’ai même travaillé avec mon beau-père dans mes débuts. En réalité, je continue parce que Gabriel est là. On a une belle complicité et c’est un belle job. »

Cinquante années de changements

Durant la demi-décennie passée aux Forges de Sorel, Raymond Deguise a occupé plusieurs postes. Maintenant trempeur au département de Traitement thermique, le sexagénaire a travaillé sur divers projets, dont des pièces pour l’industrie du gaz de schiste, pour des bateaux et même pour des moules servant à la conception de voitures.

« En 1972, on faisait encore des canons pour l’armée américaine », relate le Sorelois.

Parmi les changements notables qu’il a vécu, il cite l’évolution du marché du travail. « Beaucoup de choses ont changé en 50 ans! Par exemple, je ne me rappelle pas d’avoir vécu une pénurie de main-d’œuvre comme nous vivons aujourd’hui. C’est vraiment différent », explique M. Deguise.

Alors qu’il célébrera sa 50e année de carrière le 21 novembre prochain, il ne sait pas encore quand l’heure de la retraite sonnera, mais assure être fier du chemin parcouru. Il souligne toutefois, en rigolant, qu’il n’est pas l’employé avec le plus d’ancienneté, alors qu’un collègue travaille aux Forges depuis 53 ans.

« Quand je me lèverai un matin et que je n’aurai plus le goût de travailler, eh bien j’arrêterai », conclut tout simplement Raymond Deguise.

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