Je l’ai vu sur bien des angles.

Au hockey, il n’a jamais obtenu une vraie chance de faire ses preuves chez les Éperviers dans la LHJMQ. Lui et Rodrigue, c’était le feu et l’eau.

Je me souviens encore de cette bagarre générale avec les Survenants chez les juniors alors que je m’étais retrouvé sur la patinoire à prendre des photos. Jean-Pierre était là. C’était contre Longueuil et Serge Savard, l’ancien défenseur des Canadiens, impliqué dans l’équipe à Longueuil, m’avait demandé les photos car j’étais l’unique photographe. L’affaire s’était poursuivie en cour.

Il y a eu ce reportage que j’avais écrit sur lui à l’époque de la Voix du Samedi. Je l’avais rencontré à Sainte-Anne-De-Sorel avec sa blonde. Malheureusement, quelques années plus tard, elle décédait d’un cancer. Un dur coup pour lui.

Puis, Jean-Pierre a disparu. Il a passé plusieurs années aux États-Unis. Il travaillait dans la construction.

Lorsqu’il est rentré au bercail, il a décidé de s’impliquer et pas à peu près, comme on peut le constater depuis plusieurs années.

Quel privilège de pouvoir bénéficier d’un gars de son calibre pour une région?

Je ne connais pas les chiffres, mais économiquement, la ville de Sorel-Tracy doit se frotter les mains de satisfaction lorsqu’il planifie les activités du Gib Fest, été comme hiver et les fameuses régates.

En fait, je pense que de fil en aiguille, Jean-Pierre s’est déniché une vocation.

Déterminé mais compréhensif, il semble faire bon ménage avec les intervenants locaux. Dans l’ensemble, il n’hésite jamais à donner du jus de bras lorsque la situation l’exige.

Encore tout dernièrement, tôt le matin, je le voyais s’affairer à manœuvrer des grandes plateformes pour bâtir une scène.

Il se tient en bonne condition physique avec un entraînement régulier. Il a les genoux amochés à cause des sports pratiqués, des contacts physiques. Conscient qu’il est important de vieillir en bonne santé, il s’active en conséquence.

Les critiques, il est capable de les encaisser et c’est tant mieux. Pas facile de jouer un tel rôle, surtout dans un patelin comme le nôtre où la population vieillissante ne se gêne pas trop pour critiquer et analyser diverses situations.

Toutefois, il serait bon de reconnaître son implication. Rares sont ceux ou celles qui accepteraient de remplir un tel mandat à longue échéance.

Il faut détenir les conditions nécessaires pour être en mesure d’offrir un bon rendement. Consciencieux, il affiche toujours présent.

Même si je pense qu’il faut admirer son dévouement, Jean-Pierre n’est pas le genre de personne qui tape du pied pour attendre la reconnaissance. Il s’implique parce qu’il en a le goût, parce que physiquement, il est capable d’absorber cette fatigue engendrée par les efforts et la grande nervosité qui est suscitée.

Je sais ce que représentent l’organisation et la planification d’un événement. Le Défi Daniel Lequin ne dure qu’une seule journée et je ne calcule jamais les heures accordées à ce projet de crainte de me décourager. Alors, imaginez des organisations qui s’étalent sur plusieurs jours.

Vous me direz qu’il a une belle équipe derrière lui, qu’il est solidement épaulé par la ville de Sorel-Tracy. Personnellement, je ferais tout en mon pouvoir pour répondre à ces exigences afin de ne pas le perdre et qu’il conserve le goût d’être encore là pour les années à venir.