Les trois hommes arpentent les couloirs du collège sorelois depuis ses balbutiements. Bertrand Péloquin, le plus âgé des trois, a commencé à enseigner au niveau collégial en 1966. Avec ses 56 années de service, il était le plus ancien enseignant du réseau collégial québécois.
« J’ai travaillé comme dessinateur à la Marine Industries avant de devenir enseignant. Ensuite, un prof en dessin m’avait approché pour venir travailler au collège. J’ai vu passer beaucoup d’élèves en 56 ans. J’ai même enseigné à Serge [Péloquin] et René [Courchesne] », raconte l’homme de 81 ans.
Dix ans plus tard, en 1976, Serge Péloquin a commencé sa carrière au Cégep. « J’ai été machiniste et dessinateur avant de devenir enseignant. […] J’ai toujours aimé enseigner, bien que les dernières années marquées par la pandémie aient été plus difficiles », relate-t-il.
Pour sa part, René Courchesne s’est joint à ses fidèles comparses en 1978 après quelques années à travailler dans des usines de la région. Maintenant âgé de 69 ans, il est à la retraite depuis un an. « J’avais fait mes études ici. J’étais content de revenir y travailler », confie-t-il.
Leurs carrières respectives ont été ponctuées de reconnaissances et de postes névralgiques. Tandis que Bertrand Péloquin a été pendant plusieurs années coordonnateur provincial de la technique de génie mécanique au Québec, Serge Péloquin a été président du syndicat des enseignantes et enseignants du Cégep de Sorel-Tracy (SEECST) de 2005 à 2020. Quant à René Courchesne, il avait reçu une mention d’honneur pour souligner la qualité de son enseignement, il y a quelques années.
Former la relève
Après toutes ces années à enseigner, les trois hommes ont vu passer plusieurs étudiants et cohortes. « On a vu les différentes générations. Avant, à nos débuts, les jeunes étaient plus manuels et habitués à bricoler. Maintenant, ils sont plus tournés vers les logiciels », soutient Serge Péloquin.
« Les dernières générations veulent connaitre le pourquoi derrière nos explications, nuance M. Courchesne. Maintenant, plus de la moitié de nos finissants poursuivent à l’université pour devenir ingénieurs. »
Malgré la nostalgie qui les habite, les trois hommes sont heureux d’avoir contribué durant toutes ces années à former la relève de demain. « Voir les jeunes évoluer durant leur technique, c’était le plus gratifiant et l’aspect que j’aimais le plus du métier », mentionne Serge Péloquin.
« Plusieurs de nos anciens étudiants contribuent à l’économie de la région. Certains sont même devenus actionnaires d’entreprises, dont Gilles Lecours et Philippe Caplette chez CNC Tracy. Ça me rend très fier », ajoute Bertrand Péloquin.
Direction la retraite
Les trois enseignants comptent maintenant profiter d’une retraite bien méritée. Même s’il n’a pas encore réfléchi à son après-carrière, Serge Péloquin n’a pas l’intention de rester assis chez lui. Même son de cloche du côté de Bertrand Péloquin qui compte bien continuer à siéger sur les conseils d’administration de la caisse Desjardins Pierre-De Saurel et du Biophare.
Finalement, René Courchesne admet déjà s’ennuyer de l’effervescence du collège. « J’aimais assister à leur cheminement. Les côtoyer au quotidien nous garde jeunes. Ç’a été un privilège d’enseigner ici. J’ai autant donné que j’ai reçu », conclut-il.