26 juillet 2016 - 00:00
Une petite étincelle qui cause de gros ravages
Par: Julie Lambert
Un feu de paillis à l’hôtel de ville avait nécessité un déploiement du Service de sécurité incendie en 2015. | Photo: TC Média – Jean-Philippe Morin

Un feu de paillis à l’hôtel de ville avait nécessité un déploiement du Service de sécurité incendie en 2015. | Photo: TC Média – Jean-Philippe Morin

Depuis le début de la saison plus chaude, les feux d’herbes et de paillis ont grandement augmenté dans la région. Un bon nombre d’entre eux sont causés par la négligence des citoyens, ce qui force la direction du Service de sécurité incendie de Sorel-Tracy à se pencher dans les prochains mois sur une campagne de sensibilisation.

Le Service en comptait 24 au total en 2015, dont huit feux associés seulement au paillis de cèdre. Depuis le début de l’année 2016, déjà 24 feux d’herbes et paillis ont été enregistrés. Sept sont associés au paillis.

Selon le directeur Carl Woods, ce genre d’incendie est assez fréquent chaque année. Un mégot d’une cigarette, un morceau de verre éclairé par le soleil ou une simple étincelle sont suffisants pour partir le brasier.

« Le paillis se trouve souvent proche des maisons, dans les plates-bandes ou près des commerces. Beaucoup de matériel situé autour de cet élément peuvent prendre feu par la chaleur et la combustion, puis se propager très rapidement aux structures d’un bâtiment », mentionne-t-il.

Malgré la faible densité du paillis, ce genre d’incendie peut causer des dommages très importants, affirme le directeur, comme ce fut le cas à la Caisse Desjardins de Tracy en avril dernier.

Une vingtaine de pompiers ont dû combattre les flammes afin de sauver le bâtiment. Le feu avait pris naissance dans le paillis extérieur et propagé à la structure. Les pertes se sont élevées à environ 250 000$.

En mai 2015, un article de fumeur jeté dans les plates-bandes devant la mairie de Sorel-Tracy avait provoqué un court incendie, mais le Service de sécurité incendie avait réussi à limiter les dommages à la fumée.

Un test efficace

Pour démontrer la dangerosité d’un petit feu dans des herbes, une équipe du Service de sécurité incendie, formée du directeur Carl Woods, du technicien en prévention incendie Philippe Gascon et du chef de division gestion et analyse du risque Roger Lamanque, a fait un simple test devant notre journaliste dans le stationnement de la caserne du boulevard Gagné.

Armés d’une poignée de paillis de cèdre, les trois pompiers ont déposé une cigarette dans la pile. En moins d’une dizaine de minutes, des flammes se sont élevées et ont consumé une bonne partie de ce populaire élément auprès des amateurs de jardinage.

« Si on le laissait aller, il brûlerait au complet. Là, il est sur un terrain sans pelouse sèche, de terre noire très fournie en bois ou de structure inflammable », mentionne M. Lamanque.

Une sensibilisation nécessaire

Les dangers d’un feu dans du paillis de cèdre sont très méconnus auprès de la population, soutient M. Woods. Il songe se pencher sur la question avec son équipe puisqu’une vague d’incendies a été enregistrée ce printemps.

« C’est la saison la plus à risque en raison de la chaleur, mais aussi du vent parfois fort qui alimente rapidement un petit feu. Il y en a beaucoup autour des commerces du centre-ville. Certains sont peu épais et les clients peuvent y jeter par mégarde une cigarette. On va regarder pour faire de l’éducation », souligne-t-il.

Depuis de nombreuses années, les feux d’herbes et de paillis arrivent en tête de liste dans les appels logés au Service d’incendie. On compte ensuite les fausses alarmes et les citoyens utilisant des équipements de soudure pour dégeler leur tuyau en hiver.

« Ce sont des petits incidents causés par des personnes peu conscientes des risques. L’impact d’un petit feu est difficile à prévoir. Il faut éviter de mettre du paillis près des bâtiments parce qu’il a un fort potentiel d’incendie. Souvent, les gens voient seulement un peu de fumée et l’écrasent en pensant que cela va suffire, mais il faut bien vérifier en dessous et autour », met-il en garde.

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