Celle-ci réclame que le gouvernement Legault procède à une décentralisation du système de santé en redonnant à chaque établissement de santé du Québec une gouvernance locale et un réel pouvoir décisionnel. Elle demande aussi de conférer une plus grande autonomie aux établissements de façon à réellement mettre le patient au cœur du système.
L’initiative provient de quatre médecins de l’Hôtel-Dieu qui dénoncent le fait que la centralisation du système de santé et des services sociaux, découlant de la réforme Barrette, en 2015, a privé les régions, dont celle de Sorel-Tracy, de l’autonomie nécessaire pour répondre aux besoins et aux priorités de la population.
La lourdeur administrative et l’absence de gouvernance locale sont également des obstacles à une administration de soins adaptés aux différentes clientèles, plaide la pétition. Celle-ci fait également valoir que les établissements de proximité n’ont pas l’autonomie budgétaire nécessaire pour s’autogérer.
On y fait également valoir qu’une décentralisation permettrait aux organisations locales de participer et d’être impliquées dans les décisions en fonction du réel besoin du personnel de la santé et des services sociaux ainsi que des usagers.
Dre Marie-Claude Blouin, Dr Jacques Godin, Dr Adel Habib et Dr Daniel Godin, de l’Hôtel-Dieu de Sorel, sont appuyés par le Dr Simon-Pierre Landry, un médecin de l’Hôpital Laurentien qui est aussi chroniqueur à la radio et à la télévision.
Le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, le préfet de la MRC de Pierre-De Saurel, Gilles Salvas ainsi que René Lachapelle, collaborateur au Centre de Recherche et de Consultation en Organisation Communautaire (CRCOC) font aussi partie des dépositaires de la pétition.
La pétition restera en ligne jusqu’au 11 septembre avant d’être déposée officiellement à l’Assemblée nationale par le député de Richelieu. Pour la signer, il faut se rendre au www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-8437.
Une déconnexion de la réalité
Le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, qui se bat pour conserver les services de soins de santé de proximité dans la région depuis déjà quelques années, estime que l’Hôtel-Dieu de Sorel a payé le prix de la réforme. « L’hôpital est géré à distance, loin des réalités du terrain et des besoins de notre population », a-t-il fait valoir par voie de communiqué.
Lors du dernier conseil municipal, il a dit espérer que le gouvernement Legault revoie la structure organisationnelle. « Dans la mesure du possible. Il faut quand même être raisonnable. Il ne faut pas partir en peur et avoir des illusions, mais je pense qu’on l’a vu dans les CHSLD, tous les problèmes qui sont vécus par une déconnexion totale », a-t-il soulevé avant de rappeler l’engagement de la Coalition Avenir Québec à revisiter la réforme et à corriger la situation.