C’est donc tout un contraste avec ses adversaires lorsqu’elle enfourche sa bécane, mais c’est loin de la freiner. « J’essaie de suivre les jeunes pour garder la forme! », lance la Soreloise.
« J’ai commencé plus tard que les autres, mais peu importe l’âge qu’on a, quand tu as un but un tête, tu peux y arriver. Il faut juste y croire et travailler fort », poursuit-elle.
Passion sur le tard
Native de Contrecœur, Catherine Allard aimait se promener dans les boisés en VTT et en moto. Une amie lui a prêté un motocross pour suivre son garçon qui en avait un en 2011 et c’est à ce moment qu’elle a attrapé la piqûre.
En 2012, elle a acheté sa première vraie moto de compétition, la KTM 250 SX. Elle a suivi des cours techniques afin d’en apprendre plus. De par sa nature compétitive, elle a décidé d’adhérer au circuit provincial Motocross Challenge Québec en 2015 après avoir obtenu plusieurs podiums dans des courses amicales en 2013 et 2014.
En 2015, elle a alors terminé au quatrième rang du championnat provincial. Son garçon William avait aussi participé au circuit la même année, mais il a arrêté les compétitions par la suite. « Lui, c’est le côté amusement qui l’intéressait. Sa mère, c’est les courses! », ricane-t-elle.
Les deux années suivantes, Catherine Allard a effectué un changement de carrière, ce qui a mis un frein aux courses compétitives. « En 2016 et 2017, je pratiquais et je coursais occasionnellement, mais ce n’était pas compétitif. J’ai eu mon DEP en mécanique industrielle, puis je me suis placée les pieds chez Alstom à Sorel-Tracy. Après avoir accumulé un peu plus d’argent pour ma passion, je me suis dit que je voulais revenir en 2018 », décrit-elle.
C’est à ce moment que la pilote soreloise a effectué un entraînement complet, notamment du crossfit, afin de bien se préparer pour des courses du circuit provincial. Elle a notamment gagné une course à Sanair parmi 16 pilotes, en 2018. Mais comble de malchance, elle s’est brisée la clavicule lors d’une compétition, ce qui a mis fin abruptement à sa saison.
« En 2019, j’ai repris l’entraînement pour éviter les erreurs qui ont fait en sorte que je me suis blessée. J’ai beaucoup amélioré mes techniques. Puis cette année, en 2020, j’ai mis le paquet : entraînement, nutritionniste, recherche de commanditaires, etc. Je sens que c’est une grosse année pour moi », explique-t-elle.
Un bon départ
Catherine Allard fait partie des neuf pilotes dans la classe Femme A (Open), soit la plus relevée du circuit provincial. Au moment de l’entrevue, elle était au quatrième rang après deux des huit courses présentées en 2020.
« Je réussis à tenir bon, mais les filles sont vraiment bonnes. C’est drôle à dire, mais en ce moment, c’est une jeune fille de 13 ans qui me donne le plus de fil à retordre! On se challenge beaucoup. Il y a aussi Ève Brodeur, 22 ans, qui pratique ce sport depuis qu’elle a 4 ans et qui a une longueur d’avance sur tout le monde. Juste d’être à ses côtés au départ, c’est quelque chose », souligne Mme Allard.
La femme de 36 ans aimerait terminer dans le top 3 en fin de saison. Y a-t-il de l’espoir pour gagner une course? « Tout est possible! », conclut-elle, en remerciant son fils, ses parents et ses amis mécanos qui l’aident à poursuivre son rêve.