22 juillet 2020 - 01:27
Une pilote de motocross défie les pronostics
Par: Jean-Philippe Morin

Catherine Allard, de Sorel-Tracy, participe au circuit Motocross Challenge Québec dans la catégorie la plus relevée chez les femmes, où la vitesse de la moto peut varier de 60 à 90 km/h en fonction de la piste. Photo gracieuseté

Son fils William Tellier fait partie de son équipe et l’aide avec la technologie (montage vidéo, publicités, photos). Photo gracieuseté

Le circuit Motocross Challenge Québec, dans la catégorie la plus élevée de la province pour les femmes, est composé de pilotes de 13 à 25 ans. Catherine Allard a 36 ans.

C’est donc tout un contraste avec ses adversaires lorsqu’elle enfourche sa bécane, mais c’est loin de la freiner. « J’essaie de suivre les jeunes pour garder la forme! », lance la Soreloise.

« J’ai commencé plus tard que les autres, mais peu importe l’âge qu’on a, quand tu as un but un tête, tu peux y arriver. Il faut juste y croire et travailler fort », poursuit-elle.

Passion sur le tard

Native de Contrecœur, Catherine Allard aimait se promener dans les boisés en VTT et en moto. Une amie lui a prêté un motocross pour suivre son garçon qui en avait un en 2011 et c’est à ce moment qu’elle a attrapé la piqûre.

En 2012, elle a acheté sa première vraie moto de compétition, la KTM 250 SX. Elle a suivi des cours techniques afin d’en apprendre plus. De par sa nature compétitive, elle a décidé d’adhérer au circuit provincial Motocross Challenge Québec en 2015 après avoir obtenu plusieurs podiums dans des courses amicales en 2013 et 2014.

En 2015, elle a alors terminé au quatrième rang du championnat provincial. Son garçon William avait aussi participé au circuit la même année, mais il a arrêté les compétitions par la suite. « Lui, c’est le côté amusement qui l’intéressait. Sa mère, c’est les courses! », ricane-t-elle.

Les deux années suivantes, Catherine Allard a effectué un changement de carrière, ce qui a mis un frein aux courses compétitives. « En 2016 et 2017, je pratiquais et je coursais occasionnellement, mais ce n’était pas compétitif. J’ai eu mon DEP en mécanique industrielle, puis je me suis placée les pieds chez Alstom à Sorel-Tracy. Après avoir accumulé un peu plus d’argent pour ma passion, je me suis dit que je voulais revenir en 2018 », décrit-elle.

C’est à ce moment que la pilote soreloise a effectué un entraînement complet, notamment du crossfit, afin de bien se préparer pour des courses du circuit provincial. Elle a notamment gagné une course à Sanair parmi 16 pilotes, en 2018. Mais comble de malchance, elle s’est brisée la clavicule lors d’une compétition, ce qui a mis fin abruptement à sa saison.

« En 2019, j’ai repris l’entraînement pour éviter les erreurs qui ont fait en sorte que je me suis blessée. J’ai beaucoup amélioré mes techniques. Puis cette année, en 2020, j’ai mis le paquet : entraînement, nutritionniste, recherche de commanditaires, etc. Je sens que c’est une grosse année pour moi », explique-t-elle.

Un bon départ

Catherine Allard fait partie des neuf pilotes dans la classe Femme A (Open), soit la plus relevée du circuit provincial. Au moment de l’entrevue, elle était au quatrième rang après deux des huit courses présentées en 2020.

« Je réussis à tenir bon, mais les filles sont vraiment bonnes. C’est drôle à dire, mais en ce moment, c’est une jeune fille de 13 ans qui me donne le plus de fil à retordre! On se challenge beaucoup. Il y a aussi Ève Brodeur, 22 ans, qui pratique ce sport depuis qu’elle a 4 ans et qui a une longueur d’avance sur tout le monde. Juste d’être à ses côtés au départ, c’est quelque chose », souligne Mme Allard.

La femme de 36 ans aimerait terminer dans le top 3 en fin de saison. Y a-t-il de l’espoir pour gagner une course? « Tout est possible! », conclut-elle, en remerciant son fils, ses parents et ses amis mécanos qui l’aident à poursuivre son rêve.

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