1 novembre 2022 - 07:01
Travaux au tunnel L.-H.-La Fontaine pour les trois prochaines années
Une première journée sans heurts à la traverse de Sorel-Tracy
Par: Jean-Philippe Morin

Les élus de Sorel-Tracy espèrent que le centre-ville ne sera pas paralysé comme c’est le cas parfois quand l’accès au tunnel est limité, comme sur cette image de 2015. Photothèque | Les 2 Rives ©

Peu d’achalandage a été remarqué à la traverse de Sorel-Tracy aux heures de pointe, le lundi 31 octobre, lors du premier jour de travaux au tunnel L.-H.-La Fontaine.

Une poignée de voitures ont emprunté la traverse pour se rendre sur la rive nord entre 6 h et 7 h 30, lundi matin. Même chose pour le retour à la maison avant d’aller sous presse, vers 15 h 30.

Rappelons qu’au cours des trois prochaines années, trois des six voies du tunnel seront fermées pour des travaux de réfection. Une seule voie est présentement ouverte en direction de la Rive-Sud, alors que deux voies sont ouvertes en direction de Montréal, ce qui créera des bouchons de circulation sur les autres traversées de Montréal. Des élus craignent que ces débordements se rendent jusqu’à Sorel-Tracy, au traversier.

Le maire suppléant de Sorel-Tracy, Martin Lajeunesse, a envoyé un courriel le 17 octobre dernier au directeur de la traverse de Sorel-Tracy, Benoit Proulx, au ministre des Transports à ce moment, François Bonnardel, et à la ministre déléguée aux Transports à ce moment, Chantal Rouleau, pour leur demander si des mesures spéciales seront mises en place à Sorel-Tracy durant ces travaux.

« On ne voit rien à propos de Sorel-Tracy dans le plan et, pourtant, on va en subir les impacts nous aussi. On aimerait avoir des réponses », a lancé M. Lajeunesse, en entrevue la semaine dernière.

Lors de la fin de semaine des 22 et 23 octobre, le tunnel L.-H.-La Fontaine était fermé en raison de travaux préliminaires pour préparer les travaux majeurs à débuter le 31 octobre. Or, au centre-ville, on pouvait remarquer une longue rangée d’automobilistes attendant pour embarquer sur le traversier sur les rues Phipps, Augusta et même Élizabeth.

« Souvent, c’est le vendredi après-midi ou la fin de semaine que l’attente est plus grande, mais là, ça va sûrement être aussi la semaine. Est-ce que ce sera à nous d’embaucher des agents de sécurité pour gérer le trafic? On aimerait le savoir », déplore le maire suppléant de Sorel-Tracy.

Des traverses au maximum de leur capacité

À la Société des traversiers du Québec (STQ), on assure que des mesures de mitigation seront mises en place selon la situation de l’achalandage à la traverse de Sorel-Tracy.

Par exemple, il y aura l’ajout de traversées après 18 h lorsque l’achalandage se prolonge; la présence de signaleurs routiers afin de gérer la circulation sur la route 158 en direction est, dans les municipalités de La Visitation-de-l’Île-Dupas et de Saint-Ignace-de-Loyola; ainsi que l’affichage sur des panneaux à messages variables (PMV) sur le réseau routier afin d’informer la clientèle en temps réel sur les conditions de la traverse et ainsi offrir des points de décision aux automobilistes. On trouvera donc deux PMV dans l’axe de l’autoroute 40, deux à la jonction des autoroutes 30 et 20 et un dans l’axe de la route 132 en direction ouest en amont de l’autoroute 30.

Malgré ces mesures mises en place, la traverse opère au maximum de sa capacité avec deux navires en marche.

« La traverse est une alternative intéressante pour permettre la mobilité dans la région, mais ce n’est pas la solution de remplacement du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine pendant les travaux. Notre objectif demeure de maximiser notre service et de réduire le plus possible les impacts de cette hausse d’achalandage pour les résidents et notre clientèle. […] Pour ce qui est de l’achalandage à la traverse de Sorel-Tracy, nous observons une hausse cette année, mais nous ne sommes pas en mesure de dire si c’est relié aux travaux », souligne le porte-parole de la STQ, Bruno Verreault.

Au ministère des Transports du Québec, on assure suivre la situation de près. « Comme la traverse est au maximum de sa capacité, on n’a pas mis cette option dans l’initiative du gouvernement «C’est quoi ton plan B?«. C’est une préoccupation de nos ingénieurs qui vont analyser l’achalandage au cours des prochaines semaines », assure son porte-parole, Gilles Payer.

Jean-Bernard Émond en contact avec la ministre Guilbault

La nouvelle ministre des Transports, Geneviève Guilbault, était de toutes les tribunes la semaine dernière pour prévenir les usagers de la route que la situation ne sera pas facile au cours des prochains jours et des prochaines années.

Le député de Richelieu, Jean-Bernard Émond, assure être en contact avec la ministre au sujet de la traverse soreloise. Il a même eu une rencontre avec Mme Guilbault le 26 octobre dernier.

« Ce sont des travaux nécessaires qui vont permettre de sécuriser le tunnel pour les 40 ou 50 prochaines années. On le sait que ça va être un casse-tête pour les automobilistes et camionneurs et, avec Geneviève [Guilbault], on a convenu de s’ajuster sur une base régulière », indique-t-il d’entrée de jeu.

M. Émond assure également être en contact avec la STQ et le ministère des Transports. « Le MTQ est notamment en contact avec les applications Google [Maps] et Waze. Au lieu qu’elles demandent aux automobilistes de prendre un détour vers la traverse, elles vont pouvoir utiliser une technologie pour montrer que la traverse n’est pas une option de détour », note le député.

« On en convient, il n’y a pas de solution magique, ajoute-t-il. Le but, c’est d’avoir le moins d’impact possible sur la population de Sorel-Tracy et qu’il n’y ait pas de débordement. Il va y avoir une période d’ajustement, mais comme les travaux sont longs et s’étirent sur trois ans, les choses devraient se replacer tranquillement », conclut Jean-Bernard Émond, en assurant qu’il continuera d’être vigilant pour la suite.

Une initiative citoyenne à Contrecœur

Un citoyen a démarré une initiative de covoiturage entre Contrecœur et Montréal pour les travailleurs pendant les travaux au tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. La page Facebook, qui se nomme « Covoiturage Contrecœur-Montréal pendant les travaux du tunnel », compte déjà une centaine de membres. Plusieurs personnes ont déjà écrit dans le groupe afin de manifester leur intérêt puisque, lorsque trois personnes sont dans un même véhicule, il est possible de bénéficier d’une voie réservée sur l’autoroute 20 à l’approche du pont de l’île Charron.

La traverse en chiffres

Les NM Armand-Imbeau et NM Alexandrina-Chalifoux ont chacun une capacité maximale de 367 passagers et 75 véhicules, tandis que le NM Catherine-Legardeur a une capacité maximale de 367 passagers et 53 véhicules.

Lorsque la STQ opère avec les navires jumeaux NM Alexandrina-Chalifoux et NM Armand-Imbeau, la capacité maximale est de 300 véhicules par heure dans la journée et de 150 véhicules par heure en soirée et la nuit.

Lorsque la STQ opère avec un navire jumeau et le NM Catherine-Legardeur, la capacité maximale est de 250 véhicules par heure dans la journée et de 150 véhicules par heure en soirée et la nuit.

En moyenne, 131 000 véhicules empruntent le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine chaque jour (5458 véhicules par heure en moyenne), dont plus de 15 000 camions, pour un total annuel de 47,8 millions de véhicules. Comme 1 % de cet achalandage représente environ 478 000 véhicules annuellement qui empruntent le tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, la traverse de Sorel-Tracy, à pleine capacité, peut accueillir 4,12 % de l’achalandage quotidien du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine.

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