C’est la demande que vient de placer l’Association des Riverains et des Amis du Richelieu (ARAR) auprès du ministère de la Culture et des Communications (MCC). Dans son document de présentation, l’ARAR fait valoir que la rivière Richelieu est « d’une richesse incroyable d’histoire depuis les Amérindiens, les régimes militaires français, britanniques et américains, les patriotes et l’installation des premiers colons ».
L’ARAR fait aussi valoir que la position stratégique de la rivière Richelieu en a fait le second cours d’eau en importance de l’histoire du Québec, après le fleuve Saint-Laurent. Cette route stratégique a porté le nom de la Masoliantekw, puis la rivière des Iroquois, la rivière Chambly, la rivière Saurel, la rivière Sainte-Thérèse pour finalement prendre l’appellation de la rivière Richelieu.
Elle a d’abord permis aux Iroquois, Hurons et Algonquins de peupler la région, avant de voir Champlain s’en servir pour la cartographie, en 1609. Ce qui lui a permis de jouer un rôle de premier plan dans le développement de l’Amérique du Nord.
Elle a en effet été le second foyer de peuplement sous le régime français. Ce qui a permis le développement de plusieurs paroisses qui sont ensuite devenues les 23 villes et municipalités qui sont aujourd’hui traversées par la rivière Richelieu.
La rivière Richelieu a aussi été une route névralgique lors des guerres impliquant Amérindiens, Français, Britanniques et Américains. Sans oublier les nombreuses escarmouches qui se sont produites le long de ses rives, durant les rébellions de 1837, dont les batailles de Saint-Denis et de Saint-Charles.
Elle a aussi été la principale voie de transport entre Montréal, Québec et New York durant le Régime français. Si bien qu’elle est encore aujourd’hui reconnue comme une voie navigable internationale.
Elle a d’ailleurs acquis une grande importance économique, dès le XIXe siècle. La construction du canal de Saint-Ours, en 1843, et du canal de Chambly, en 1849, a permis de faciliter le transport entre le Québec et les États-Unis. Au point où la rivière s’est avérée indispensable au commerce international pendant plus d’un siècle.
La demande est également accompagnée d’une carte des sites archéologiques, qui sont au nombre de 170 dans le bassin versant de la rivière Richelieu. Certains d’entre eux ont même une importance notable, comme c’est le cas du village amérindien de Mandeville qui était situé près de l’intersection du chemin du Golf et du chemin Saint-Roch, à Sorel-Tracy.
L’ARAR y a aussi inclus la « Route du Richelieu » qui est la première route touristique transfrontalière. Elle relie le Québec, l’état de New York et le Vermont et permet de découvrir les hauts faits qui ont marqué la rivière à travers des paysages champêtres, riverains et urbains, des sites de fouilles archéologiques, des lieux historiques, ainsi que des monuments religieux, militaires et seigneuriaux.