10 octobre 2019 - 15:58
Une recrue soreloise perce l’alignement partant des Stingers de Concordia
Par: Jean-Philippe Morin

William Benoit a mérité un poste de partant dès sa saison recrue avec les Stingers de Concordia. Photo gracieuseté

Rares sont les joueurs de football qui, à leur première année au niveau universitaire, obtiennent un rôle de partant avec leur équipe. C’est pourtant le cas de William Benoit, un ancien produit des Polypus de Sorel-Tracy, qui est un des secondeurs extérieurs partants des Stingers de Concordia depuis le troisième match de la saison.

Le Sorelois, qui a joué ses quatre années de football collégial avec les Vulkins du Cégep de Victoriaville pendant quatre ans, ne s’attendait pas à avoir un poste de partant pendant la saison.

« Je n’étais pas partant en arrivant au camp. Mais en voyant le travail que j’y mettais, je me suis dit que c’était possible de percer l’alignement. C’est d’ailleurs grâce à mon travail, selon les entraîneurs, que j’y suis arrivé. Ils ont bien aimé ce que j’ai fait sur les unités spéciales au début de la saison », souligne le jeune homme de 21 ans en entrevue.

D’ailleurs, il a gardé sa place sur les unités spéciales, en plus de jouer à son poste régulier en défensive. L’entraîneur-chef des Stingers, Brad Collinson, ne tarit pas d’éloges envers son joueur.

« Avec ses quatre ans au cégep, il est un peu plus mature qu’une recrue normale. Il a une bonne tête de foot, il travaille très fort et peut jouer à plusieurs positions, dont maraudeur et secondeur extérieur. Pendant notre semaine de bye (NDLR : congé), on a fait pratiquer les plus jeunes et il nous a démontrés qu’il était capable de jouer à ce niveau en défensive. »

Miser sur sa vitesse

En six matchs cette saison, il a obtenu 18 plaqués et deux sacs du quart. Sa vitesse est son principal atout malgré le fait que la marge soit énorme entre le football collégial et le football universitaire.

« La vitesse d’exécution est impressionnante. Je dois tout faire ce que je faisais de bien avant, mais encore plus vite. Les gars sont plus gros, alors c’est clair que je devrai prendre du poids en offseason », souligne celui qui affiche des mensurations de 5’9» et 175 livres. « À ma première saison, je joue donc sur mes forces, soit la vitesse! », ajoute-t-il.

Son entraîneur croit plutôt que sa force repose sur son intelligence du jeu. « Son intensité oui, mais c’est surtout son football IQ qui est impressionnant. D’habitude, pour un jeune, ça va vraiment vite, mais pour lui, le jeu ralentit autour. […] Son éthique de travail est contagieuse. Ce n’est pas un gars qui parle beaucoup, mais il laisse parler son jeu sur le terrain », complimente Brad Collinson.

Malgré tout, les Stingers connaissent une saison difficile avec une fiche d’une victoire et cinq défaites. William Benoit se dit tout de même satisfait du jeu de la défensive jusqu’à maintenant, qui a livré une bonne opposition aux Carabins de Montréal dans une défaite de 20-17, le 27 septembre dernier.

« C’est très encourageant, surtout à la première année de notre coordonnateur défensif [Ed Philion]. […] Il faut continuer de travailler fort d’ici la fin de la saison, tout peut arriver », espère-t-il.

Un parcours atypique

William Benoit a commencé sa carrière de footballeur sur le tard, en quatrième secondaire avec les Polypus. À ses deux années au niveau juvénile, il était partant. Son entraîneur à ce moment, Harold Turbide, témoigne : « C’était un bon athlète, mais il priorisait le hockey à ce moment. Il a eu un développement tardif, c’est vraiment au cégep qu’il s’est développé et que le football a pris toute la place. Il n’a pas suivi le cheminement habituel. Après ses quatre années collégiales, il a joué une saison en France, de janvier à juin, puis il a fait le camp des Stingers ensuite. C’est quand même rare de percer une formation à sa saison recrue sans avoir passé l’hiver avec l’équipe. Puis il est tombé partant au troisième match de la saison, je n’ai jamais vu ça. C’est exceptionnel ce qu’il accomplit. »

Les Polypus ont forgé l’homme et l’athlète qu’il est aujourd’hui, affirme sans détour le principal intéressé. « Je me suis souvent faire dire que les Polypus étaient souvent recrutés parce que ce sont des travailleurs. Harold, c’est quelqu’un qui forge des gars avec un caractère et ça se démontre plus tard », conclut William Benoit.

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