4 février 2025 - 07:56
Les 2 Rives au Centre Bell pour voir Marc-André Fleury blanchir le CH
Une soirée parfaite pour une légende soreloise
Par: Alexandre Brouillard

Après le match Marc-André Fleury a immortalisé le moment avec les membres de sa famille et ses amis sur la glace du Centre Bell. Photo tirée de Facebook / NHL

MONTREAL, QC - JANUARY 30: Juraj Slafkovsky (20) of the Montreal Canadiens shoots the puck and hits the post right of Marc-Andre Fleury (29) of the Minnesota Wild during the second period of the NHL game between the Minnesota Wilds and the Montreal Canadiens on Jan 30 2025, at the Bell Centre in Montreal, QC(Photo by Vincent Ethier/Icon Sportswire)

En troisième période, la rondelle a frappé le poteau à la droite de Marc-André Fleury sur un tir de Juraj Slafkovsky. Photo Vincent Éthier/Icon Sportswire

MONTREAL, QC - JANUARY 30: Marc-Andre Fleury (29) of the Minnesota Wild congratulates his right post during the second period of the NHL game between the Minnesota Wilds and the Montreal Canadiens on Jan 30 2025, at the Bell Centre in Montreal, QC(Photo by Vincent Ethier/Icon Sportswire)

Après le lancer de Juraj Slafkovsky, fidèle à son habitude, Marc-André Fleury a remercié son poteau. Photo Vincent Éthier/Icon Sportswire

Après la rencontre, Marc-André Fleury a été très généreux avec les nombreux journalistes. Photo Alexandre Brouillard | Les 2 Rives ©

Les affiches étaient nombreuses au Centre Bell afin de souligner le dernier match de Flower à Montréal. Photo tirée de Facebook / NHL

Ça y est! Marc-André Fleury a disputé son dernier match en carrière dans le temple de la Sainte-Flanelle, le 30 janvier dernier. Et il n’a pas fait les choses à moitié, signant un blanchissage de 19 arrêts devant une foule en liesse qui l’acclamait : « Fleury! Fleury! Fleury! »

Plusieurs amis et membres de sa famille avaient fait la route de Sorel-Tracy vers Montréal pour l’encourager une dernière fois au Centre Bell. Notre journaliste était du lot. Il n’était pas question de rater un tel moment d’anthologie.

Dès la période d’échauffement, la table était mise pour une soirée spéciale, alors que plusieurs partisans s’entassaient près des baies vitrées pour encourager Flower. Déjà, rien n’était comme à l’habitude en ce froid jeudi soir de janvier à Montréal.

À 19 h, les joueurs des Canadiens sautaient sur la glace sous l’air de la chanson Fix you de Cold Play – le fameux moment qui fait frissonner tous les partisans de hockey. Les décibels ont toutefois monté de plusieurs crans à la fin de l’Ô Canada lorsque le visage de Marc-André a apparu à l’écran géant. Une acclamation qui a assurément réveillé les fantômes des Canadiens.

Parmi les dizaines de Sorelois qui ne voulaient pas manquer un tel événement. Stéphane Ménard était du lot. « C’était une dose d’amour incroyable, mentionne son entraîneur et complice des 32 dernières années. C’était une soirée complètement folle! Mais le plus important, c’est le message aux jeunes sportifs derrière la performance : travaillez, soyez persévérant et humble. Pour vivre sa soirée d’hier, Marc-André a multiplié les entraînements de 600 à 700 lancers. Tous les efforts qu’il a mis, c’est inimaginable! Il a travaillé toute sa vie avec passion, et aujourd’hui, c’est encore un des meilleurs gardiens de la ligue. »

Blanchissage

Dès le début du premier engagement, les joueurs du Wild du Minnesota jouaient du hockey hermétique. Multipliant les lancers bloqués, ils voulaient clairement la gagner pour Flower. Après le premier vingt, Marc-André avait seulement fait face à trois lancers. Rien pour inquiéter le cerbère de 40 ans.

Le Wild a ouvert la marque en début de deuxième période par l’entremise du jeune Liam Ohgren. À ce moment, Fleury n’avait reçu que cinq lancers. Il s’est toutefois démarqué quelques minutes plus tard, stoppant Josh Anderson en échappée. Sur le jeu suivant, Juraj Slafkovsky a touché le poteau à la droite de Fleury. Il n’en fallait pas plus pour voir Marc-André remercier son poteau en le caressant – une relation homme et métal dont seulement le Sorelois possède le secret. Après 40 minutes de jeu, il n’avait fait face qu’à seulement huit lancers.

En début de troisième période, c’est Marc-André Fleury lui-même qui a scellé l’issue du match avec un arrêt spectaculaire rappelant les bonnes années de Martin Brodeur et Dominik Hasek. Le gardien sorelois s’est lancé sur le côté, les jambières en l’air, stoppant la rondelle avec sa jambe gauche. Ses coéquipiers ont immédiatement contre-attaqué, marquant le troisième but.

Avec 10 minutes à faire, les visiteurs menaient 3-0. Les lancers bloqués se multipliaient. « Les gars auraient bloqué des tirs avec leur face si ça avait été nécessaire », a admis l’attaquant du Wild, Frédérick Gaudreau, en entrevue après la rencontre.

Ovation monstre

Avec quelques minutes à disputer à la rencontre, l’organisation montréalaise a publié un message sur l’écran géant, sur lequel on pouvait lire « Félicitations pour ta carrière légendaire ». Une ovation de plusieurs minutes a suivi. Marc-André semblait émotif dans son filet. « Ça amenait un peu trop d’émotions, il encore restait cinq ou six minutes. Je voulais que ça recommence pour que je n’aie pas les yeux pleins d’eau et que je ne voie pas la rondelle arriver », a raconté Flower.

Avec quatre minutes à jouer, Martin St-Louis a retiré Jakub Dobes du filet montréalais au profit d’un sixième joueur. À ce moment, Fleury admet avoir pensé inscrire son premier but en carrière. « Mais je voulais plus garder le zéro que marquer », a confié Fleury, sourire aux lèvres.

Alors que les Canadiens ont bourdonné quelque peu autour du filet en fin de match, la sirène a retenti. Le match était terminé. Victoire du Wild 4-0. Malgré la défaite des Canadiens, le Centre Bell était sur le point d’imploser encore une fois avec les « Fleury! Fleury! Fleury! »

Ovation, accolades et haie d’honneur pour quitter la glace ont ponctué les premières minutes à la fin de la rencontre. Les joueurs des Canadiens ont même attendu Fleury au centre de la patinoire pour lui serrer la pince et le féliciter. Un moment que le Sorelois n’est pas prêt d’oublier. « Ce n’est pas quelque chose qu’on voit souvent, mais c’est vraiment un beau geste de leur part », a-t-il confié.

Dans les coursives

Après le match, dans le vestiaire du Wild, les joueurs n’avaient que de bons mots envers leur gardien. « Une des choses les plus cool que j’ai vues. […] Je suis content qu’on ait récolté la victoire et qu’il ait eu un blanchissage », a confié le jeune Liam Ohgren aux journalistes.

« On l’aime tellement. C’était émotif. On devait garder notre calme », raconte Frédérick Gaudreau. Concernant l’ovation de la foule à la fin du match, il admet que les émotions étaient palpables. « C’était merveilleux! Je pense qu’il mérite ça et encore plus. Je ne devais pas rester trop longtemps parce que moi aussi j’étais sur le bord de pleurer. Voir une légende comme lui jouer sa dernière game à Montréal devant ses proches et les fans québécois qui l’admirent, c’est plus grand que le sport », a-t-il souligné.

Finalement, dans les coursives du Centre Bell, Marc-André a terminé la soirée en répondant aux questions des journalistes. Fidèle à son habitude, il a d’abord reconnu le travail de ses coéquipiers. « Du début à la fin, ils ont bien joué. Les gars plongeaient devant les rondelles pour les bloquer », a dit Fleury, quittant le point de presse en saluant chaque journaliste un par un.

Un peu de statistiques

76 : Nombre de blanchissages en carrière. Marc-André Fleury a ainsi rejoint Ed Belfour et Tony Esposito au 10e rang de l’histoire de la LNH, un seul jeu blanc derrière Roberto Luongo. Par ailleurs, le Sorelois est devenu le premier gardien de l’histoire à enregistrer un blanchissage comme adolescent et dans la quarantaine. Son premier remontait au 30 octobre 2003.

1043 : Nombre de matchs joués en carrière en saison régulière. Encore là, il ne lui reste seulement qu’un match à jouer pour égaler Roberto Luongo chez les gardiens de la LNH.

571 : Nombre de victoires en saison régulière. Il est seul au deuxième rang de l’histoire à ce chapitre.

28-13-6 : Sa fiche contre les Canadiens en carrière.

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