18 février 2020 - 15:58
Match des Éperviers annulé au Colisée Cardin vendredi soir
« Une tempête dans un verre d’eau » selon Christian Deschênes
Par: Jean-Philippe Morin

Des dizaines de policiers se sont déplacés au Colisée Cardin le 14 février puisqu’un joueur de Laval se serait senti menacé par un spectateur. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Il n’y avait pas beaucoup d’amour dans l’air au Colisée Cardin le soir de la Saint-Valentin, le 14 février. Le match prévu entre les Éperviers de Sorel-Tracy et les Pétroliers du Nord de Laval n’a jamais eu lieu puisqu’un spectateur aurait proféré des menaces envers un joueur, ce qui a engendré un important déploiement policier.

« Les policiers se sont rendus sur place pour valider les informations et rencontrer des témoins. Une enquête est en cours et aucune arrestation n’a été effectuée jusqu’à maintenant », a commenté le porte-parole de la Sûreté du Québec, Claude Denis.

Le joueur en question, Pierre-Luc Létourneau-Leblond, aurait craint pour sa sécurité lorsqu’un spectateur a feint de prendre une arme dans son manteau en le regardant. L’ancien attaquant des Devils du New Jersey s’est alors réfugié dans le vestiaire et les autorités ont été appelées.

L’entraîneur-chef des Éperviers de Sorel-Tracy, Christian Deschênes, n’a pas mâché ses mots. « Une policière m’a confirmé qu’elle a eu huit versions différentes de l’histoire. On est au stade des allégations, je ne peux rien confirmer, je n’étais pas là, j’étais en train de me changer pour le match. Ce n’est pas quelque chose qu’on veut. On a dû rembourser plus de 1000 personnes, je dois payer mon staff, penses-tu que je cautionne ça? Je ne m’implique pas dans le hockey pour voir ce genre de choses arriver », souligne-t-il.

« Tout ce qu’on sait, c’est une attaque visuelle d’une personne envers un joueur. Personne d’autre n’était là pour confirmer les dires, il n’y avait pas de vidéo. […] On n’endosse rien de ça, mais en même temps, c’est une grosse tempête dans un verre d’eau. […] Si 10 personnes avaient confirmé qu’il est arrivé de quoi à la sortie des joueurs, je peux comprendre. Présentement, ça reste des allégations », ajoute-t-il.

Appelé à commenter, le commissaire de la Ligue nord-américaine de hockey (LNAH), Renaud Lefort, n’a pas voulu s’en mêler. « Tant que l’enquête est en cours, on laisse les choses aller. C’est une situation qui est hors de notre contrôle », a-t-il résumé.

Le commissaire s’est dit déçu qu’un tel incident puisse ternir l’image de la LNAH alors que les élus de Saint-Jean-sur-Richelieu votent, dès cette semaine, pour autoriser la venue d’une équipe dans leur ville. « C’est un cas isolé. Nos matchs sont des événements familiaux et on ne peut pas tolérer de tels incidents. Malheureusement, ce sont des choses qui peuvent arriver dans plein d’autres événements », ajoute M. Lefort.

Christian Deschênes a tout de même tenu à souligner le travail des agents de sécurité. « La SQ est intervenue rapidement et les policiers ont constaté que nos lieux sont conformes. L’évacuation s’est bien faite, le remboursement s’est fait dans le calme. Je n’ai pas à blâmer personne, on n’a rien à se reprocher par rapport à ce qui est arrivé. Tout ce qu’on pouvait contrôler, on l’a bien fait », lance-t-il.

Partie remise le 20 février

Un appel-conférence impliquant les propriétaires des équipes, le commissaire et la ligue a été effectué le lendemain des incidents. Il a été décidé que la partie devra être remise à une date ultérieure. Lundi après-midi, la date arrêtée a été ce jeudi 20 février, alors que les Éperviers reçoivent déjà l’Assurancia de Thetford Mines le vendredi 21 février, au Colisée Cardin. Christian Deschênes n’est pas heureux de la situation.

« Ça va m’entraîner des pertes financières énormes. Avec la partie remise la semaine dernière en raison de la tempête de neige, ça fait deux parties à remettre. On était supposé les jouer le vendredi, notre gros soir. On va jouer trois parties en trois soirs la fin de semaine avant les séries. Il reste trois semaines à la saison. Avec le manque de disponibilité de glaces, il faut remettre la partie contre Laval un jeudi quand j’ai déjà une partie locale le vendredi et ça va demander aux gens de choisir entre les deux. C’est une affaire de 20 000 $. Ça va aussi vite que ça », se désole-t-il, en invitant tout de même les spectateurs à venir aux deux parties de cette semaine.

« Si tu m’appelles ce matin pour me demander si je m’implique dans le hockey l’an prochain, je ne serais pas capable de te répondre. Je suis tanné. Je ne me rendrai pas malade pour du hockey », conclut-il.

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