Après avoir investi pour la rénovation de l’ancienne prison et l’installation des équipements, l’entreprise n’a toujours pas reçu le feu vert de Santé Canada pour commencer ses opérations, et ce, près de trois mois après avoir réglé les dernières demandes de documents.
Ce sont actuellement une trentaine de personnes qui ont été engagées pour veiller au bon fonctionnement de l’usine. Des employés qui, pour la plupart, sont prêts à quitter leur emploi pour se joindre à l’équipe et qui sont toujours en attente de commencer à travailler.
« Même moi, je n’ai pas de salaire pendant ce temps-là. Il y a plusieurs familles dans la même situation », déplore Rolland-Pierre Chalifoux qui a reçu des appuis politiques au cours des dernières semaines pour faire débloquer le dossier.
« C’est purement administratif. Le dossier n’a même pas été attitré. Il n’y a même pas un fonctionnaire qui s’est penché dessus. On m’a dit que ça se fera rapidement, il y a deux ou trois semaines, mais nous n’avons toujours pas eu de nouvelles. »
Des délais normaux devraient être de 30 jours, indique-t-il, mais l’entreprise est en attente depuis trois mois auprès de Santé Canada. Le PDG accepte mal que les fonctionnaires puissent à ce point être débordés à gérer la crise sanitaire. « La pandémie a le dos large », mentionne le promoteur.
« Ça fait trois mois que l’on attend et tout est conforme. On juste besoin du papier qui nous permettra de commencer à produire. Ils ont tous les documents qu’il leur faut. Ils peuvent venir nous inspecter quand ils le veulent, continue-t-il. Ça fait un an et demi que nous avons déposé notre licence. Nos équipements sont prêts depuis le mois d’août. (…) Je ne connais aucune usine qui peut bâtir, mais qui ne peut pas avoir le droit de produire. »
Le PDG de Nuances MJ, qui produira des joints pré-roulés et de l’huile de cannabis, rappelle que son entreprise a l’intention de créer jusqu’à 70 emplois, en plus de développer un marché qui viendra diversifier l’économie de la région. « Il n’y en a pas tant, des emplois, dans la région. Surtout qu’il y a peut-être plusieurs entreprises qui auront fermé quand nous serons revenus à la normale. »
Il rappelle également que la demande est forte pour le marché de la transformation de cannabis et que plus le temps passe, plus l’entreprise risque de perdre des clients avec lesquels elle a déjà des ententes. « Comme il y a plusieurs producteurs de cannabis, mais peu de transformateurs, ça crée un tuyau d’étranglement. Ce qu’on viendrait libérer », rappelle le PDG de Nuances MJ.
Une intervention de la ministre?
Interpelée sur le sujet lors d’une visite virtuelle éclair pour faire l’annonce de 2,1 M$ au Fonds d’aide à la relance régionale (FARR), la ministre fédérale du Développement Économique, Mélanie Joly, a paru sensible à la question.
« Je n’étais pas au courant, mais nous allons faire le suivi, a-t-elle assuré avant d’interpeller son attaché. L’objectif, c’est que ça roule rondement et que ça se passe bien auprès de Santé Canada. On sait que l’on a une urgence sanitaire et il faut agir rapidement lorsque l’on a des demandes. »