23 avril 2024 - 08:36
Cannebergière à Sainte-Anne-de-Sorel
Une vitrine technologique verte et respectueuse de la communauté
Par: Alexandre Brouillard

Éric Lupien et Mario Lavallée, de l’entreprise Fruits des îles inc., sont derrière le projet de cannebergière à Sainte-Anne-de-Sorel et Sainte-Victoire-de-Sorel. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Acceptabilité sociale, respect de l’environnement; Éric Lupien et Mario Lavallée ne laissent rien au hasard dans leur projet de cannebergière qu’ils qualifient de vitrine technologique.

Les acolytes sont à l’origine de l’entreprise Fruits des îles inc. qui est derrière le projet de la cannebergière projeté au sud du chemin du Chenal-du-Moine, à Sainte-Anne-de-Sorel.

« Le projet a beaucoup évolué depuis un an, informe d’emblée Éric Lupien. On a passé l’étape de l’acceptabilité auprès du ministère de l’Environnement. On a eu un bon support des gens de l’Environnement et de Québec. On a eu une entente de principe, donc on a été capable de travailler sur quelque chose de concret et non pas à l’aveuglette. »

Ainsi, dans la dernière année, la cannebergière a réussi l’étape de la recevabilité, soit fournir l’ensemble de la documentation et les preuves nécessaires prouvant que le projet respecte l’environnement.

« On en fait beaucoup pour l’environnement et on a un impact positif contrairement à la culture qu’il y a là présentement. Avec l’arrivée d’une cannebergière, on réduit les éléments chimiques qui sont envoyés dans la nature. On réduit aussi l’érosion des sols et concernant les prélèvements d’eau, on est autonome en pluie même si on a une source d’eau au fleuve qui est là en cas d’urgence », détaille Éric Lupien.

Concernant le déboisement, l’entrepreneur assure que très peu d’arbres seront coupés. « Ils seront compensés à 125 % et la petite zone de milieu humide qu’on touche sera compensée à 110 % », révèle M. Lupien, ajoutant qu’un plan existe également pour les abeilles, les hirondelles de sables, les chauves-souris, etc.

Sur le site Web du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), il est indiqué que le déboisement et le remblai de milieux humides occasionneront une perte de sept hectares. Aussi, il informe que l’eau nécessaire au remplissage initial du bassin d’irrigation et à la phase d’exploitation de la cannebergière serait prélevée directement du fleuve Saint-Laurent. « Lors de son exploitation, la gestion de l’eau se ferait en circuit fermé, l’inondation des champs se ferait par gravité, puis l’eau serait repompée dans le bassin d’irrigation après utilisation », est-il indiqué.

« Situé en plaine inondable près du fleuve et de la rivière Yamaska en Montérégie, le site présente des atouts favorables à la culture de la canneberge qui nécessite des quantités d’eau importantes et le maintien de conditions hydrologiques spécifiques qui varient en cours d’année, notamment lors de l’inondation des champs pour la récolte à la fin de l’automne et pour assurer la protection hivernale », révèle aussi le BAPE.

« Rien n’est laissé au hasard! On a été passé au peigne fin le plus fin, ce qui nous a permis d’avoir l’acceptabilité. […] On a vraiment fait nos devoirs en fonction de nos impacts sur la population et sur l’environnement », souligne Éric Lupien.

Les caractéristiques du projet

S’étendant sur une superficie de près de 700 000 m², le projet de cannebergière serait composé de 12 bassins de culture, d’un bassin d’irrigation, de deux bassins de récupération, d’une station de pompage et d’un bâtiment administratif avec une salle d’opération. Les bassins seront ceinturés de digues permettant de maintenir le niveau d’eau souhaité selon les différentes phases d’exploitation.

Les instigateurs prévoient encore développer leur cannebergière comme une vitrine technologique. « On veut aller encore plus loin. On est rendu avec l’intelligence artificielle (IA) au niveau de la gestion. On va mesurer l’évaporation de la plante. Autrement dit, la transpiration de la plante. Ce qui déclenchera l’arrosage. Il n’y aura donc aucune improvisation à ce niveau-là. On sera des utilisateurs minimums d’eau. Ce sera une ferme 100 % électrique et à la fine pointe de la technologie qui utilise l’IA », explique Éric Lupien avec passion.

Initialement estimé à 25 M$ d’investissements, le projet est maintenant évalué entre 27 et 28 M$. « On est présentement prêts à construire, révèle l’entrepreneur. Que ce soit au niveau des soumissions ou de l’ingénierie, on est prêts! Néanmoins, les prévisions sont plus de démarrer la construction cet automne, pour avoir moins d’impact sur les citoyens lors des transports. Et non pas durant la période estivale durant laquelle les fenêtres sont ouvertes et les gens sont en période de barbecue. »

Sans oublier Sainte-Victoire-de-Sorel

Pour la conception de la cannebergière à Sainte-Anne-de-Sorel, Éric Lupien prévoit prélever le sable nécessaire sur un autre lot lui appartenant à Sainte-Victoire-de-Sorel.

« Tout est interrelié. On a besoin de ce sable pour Sainte-Anne. Mais si on veut faire notre phase deux, c’est-à-dire la cannebergière à Sainte-Victoire, on doit défaire les montagnes de sable là-bas et l’aplanir. C’est stratégique. Tout est attaché et séquentiel », explique l’initiateur.

Rappelons qu’en 2023, Fruits des îles inc. avait obtenu l’accord de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) pour poursuivre le projet d’aménagement de deux sites de production de canneberges situés à Sainte-Victoire-de-Sorel et à Sainte-Anne-de-Sorel.

En guise de conclusion, Éric Lupien rappelle que le projet sera écoresponsable et visuellement beau. « Il n’y aura plus d’épandage de fumier, plus de rotoculteur… Les gens au final seront contents. Mais, il est normal que certains se posent des questions parce que c’est la première cannebergière dans la région », conclut-il.

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