20 février 2024 - 08:20
Urgence!
Par: Louise Grégoire-Racicot

Depuis le début des années 80, Louise Grégoire-Racicot pose son regard sur la région comme journaliste à travers les pages du journal Les 2 Rives. Depuis février 2018, à titre de chroniqueuse, elle livre maintenant chaque semaine son opinion sur l'actualité régionale.

La naissance de la MRC en 1982 avait posé la difficile obligation d’en arrêter sa région d’appartenance. Sorel et Tracy différaient de point de vue. Le député péquiste Maurice Martel avait dû trancher. Ce qui a fait des gagnants et des perdants!

Cela explique peut-être son lent départ et la quasi-indifférence qu’elle a suscitée. Mais cela s’estompe. Car elle a su assumer tant ses compétences obligatoires qu’en ajouter de nouvelles.

Dans une allocution prononcée devant les membres de la Chambre de commerce, son nouveau préfet, Vincent Deguise, désire mieux ajuster encore ses interventions à la réalité régionale en armant la MRC d’un nouveau plan de développement stratégique. Oui, un autre.

Car en 2017, elle en avait défini un à quatre cibles : assurer un cadre de vie de qualité, placer la formation et l’emploi au cœur du cheminement dans les secteurs de la métallurgie, de l’agroalimentaire et des services.

Pour réussir mieux, il importe que la MRC fasse d’abord le bilan de cette démarche antérieure. Ses objectifs ont-ils été atteints ou pas? Dans quelle proportion et pourquoi? A-t-elle réussi la concertation requise par cette démarche? Cela devrait lui indiquer comment corriger, s’il y a lieu, le tir pour optimiser les résultats du prochain plan.

Oui cette démarche est certes complexe et exigeante, mais intéressante parce qu’elle requiert de bien cerner au départ les forces et faiblesses de la région et d’identifier ce qui menace son environnement. Ce qui permettra d’établir précisément la stratégie de développement à se donner pour sortir la région de sa torpeur et favoriser son essor.

Après tout, il faut savoir dès le départ où l’on veut aller et se donner ensuite les outils pour y arriver. C’est un premier gage de succès.

Évidemment, on ne peut prédire ce qui en ressortira ni le temps que cela demandera pour compléter la réflexion. Le défi de la MRC sera ensuite de réunir les complices avec lesquels elle pourra établir ce plan et déterminer ensemble qui fera quoi pour l’actualiser.

Ce sera vraiment la première occasion pour cette nouvelle génération d’élus et d’intervenants de discuter ensemble de leur vision de la situation régionale et la façon de lui donner leurs couleurs. Bref de se donner l’occasion d’une concertation réussie. Une façon aussi de mesurer leur appartenance au milieu, leur disponibilité à consacrer temps et énergie à cette région où pour le moment ils ont choisi de vivre.

Bien sûr il va de soi de garantir à ses citoyens une qualité de vie meilleure (éducation, santé, sécurité, emploi, solidarité, environnement, loisirs, culture). Mais encore faut-il bien définir ce qui est réaliste et atteignable. Car, reconnaît le préfet, la région a des défis de taille à relever – stagnation et vieillissement de sa population, hébergement limité, pénurie de main-d’œuvre, lutte aux changements climatiques et protection de la biodiversité.

D’où l’importance de ce plan qui sera une boussole pour tous, où chacun devra être créatif et agir en cohérence avec les objectifs adoptés.

Paradoxalement, il ne faudra prendre deux ans pour se définir. Car faire du surplace, c’est reculer. Et il y a urgence!

image
image