16 avril 2024 - 08:19
La Municipalité abandonne son projet de règlement en raison de pressions citoyennes
VALEA Brasseur Artisan ne pourra pas installer sa terrasse à Massueville
Par: Jean-Philippe Morin

Le 352, rue Bonsecours n’aura finalement pas de terrasse, mais VALEA pourra continuer de brasser ses bières. Photothèque | Les 2 Rives ©

D’un commun accord, le conseil municipal de Massueville et les propriétaires de la microbrasserie VALEA Brasseur Artisan ont décidé d’abandonner le projet d’ajout d’une terrasse extérieure au 352, rue Bonsecours en raison de citoyens mécontents.

« C’est allé trop loin. On a décidé d’arrêter ça. On ne voulait pas aller en référendum pour laisser une mauvaise impression avec la marque », laisse tomber un des copropriétaires, Alexandre Castonguay.

Dans un communiqué de presse publié sur sa page Facebook, la Municipalité souligne avoir pris le temps, au cours des dernières semaines, d’écouter les préoccupations des résidents, des parties prenantes et les implications du projet sur l’environnement, la qualité de vie et le bien-être des familles pour baser sa décision.

Opposition citoyenne

Pour avoir une terrasse, les propriétaires devaient changer le zonage de la microbrasserie, qui se trouve présentement en zone résidentielle au 352, rue Bonsecours. Plusieurs terrains, dont celui à l’adresse 354, juste à côté, se trouvent dans un zonage permettant des activités de commerces de détail, si bien que la procédure n’inquiétait pas les propriétaires. Ni la Municipalité d’ailleurs, qui appuyait le projet.

Or, le 4 mars dernier, une assemblée publique a réuni plusieurs citoyens s’opposant au projet. Une dame a fait le tour de la municipalité afin de faire signer une pétition; 83 personnes l’ont signée. Une mise en demeure a même été envoyée.

« Elle a fait le tour du quartier en disant qu’on allait fermer à 3 h du matin tous les soirs. Ce n’est pas ça du tout! Le projet a été mal compris », souligne Alexandre Castonguay. Les propriétaires désiraient plutôt ouvrir deux ou trois soirs par semaine l’été, ne dépassant pas 20 h ou 21 h. « La démarche est devenue beaucoup plus difficile qu’on pensait », admet-il.

Un des citoyens opposés au projet, Michel Godin, a refusé notre demande d’entrevue. Ce dernier, dans l’édition du 19 mars, avait mentionné à notre journaliste qu’il s’y opposait en raison des possibles débordements qu’il pouvait y avoir lors de la saison estivale.

Le maire de Massueville, Richard Gauthier, se dit déçu que le projet n’aille pas de l’avant. « C’était un projet comme il s’en fait dans toutes les municipalités. Une microbrasserie, ce n’est pas un bar ou une taverne! Les gens ne vont pas là pour faire la fête, ils y vont pour prendre une bière et repartir. Il y a vraiment eu de la désinformation et il n’y avait pas de place pour de la négociation, leur idée était faite », regrette-t-il.

« C’est vraiment dommage, poursuit le maire. C’est la municipalité qui va en souffrir parce que c’est un projet qui aurait amené des gens au village. Si on veut un village vivant, ça prend du monde. Mon but comme maire et membre du conseil, c’est de faire connaître Massueville de façon positive. »

Une rencontre sous peu

Le maire ajoute que le conseil a retenu sa leçon de cette saga. « C’est un ensemble de circonstances qui ont mené à ça. On a appris de ça et on va prendre en action pour éviter ce genre d’opposition à l’avenir », assure-t-il.

Une rencontre d’information citoyenne se tiendra au cours des prochaines semaines afin d’expliquer tous les projets de discussion au sein de la municipalité. « On va parler de tous les projets sur lesquels le conseil travaille pour éviter des oppositions inattendues », souligne Richard Gauthier.

Un projet ailleurs?

Et maintenant, quelle est la suite? Alexandre Castonguay ne le sait pas encore. D’ici là, VALEA continue de brasser ses bières – l’entreprise a lancé quatre produits depuis son ouverture – et d’augmenter son nombre de points de vente. « La Municipalité a dit avoir un projet, ça reste à voir. Si on fait ce projet à un autre endroit dans le village, ça va être dur de le rentabiliser parce que le terrain nous appartient. On reste ouverts à tout. »

De son côté, le maire Richard Gauthier avance qu’un projet est sur le table, mais il reste à être développé. « On veut qu’ils concrétisent leur projet ailleurs dans la municipalité. On veut valoriser l’entreprise et les efforts qu’elle fait pour notre village. Est-ce que ça pourrait être par des moments sporadiques à divers endroits? Une chose est sûre, ça se fera à coût nul pour eux. Le but est de faire connaître autant la municipalité que l’entreprise », conclut-il.

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