« Je pense que quand tout le monde le fait, ce n’est pas juste une tendance marketing, mais bien une conscience sociale », tranche d’emblée le directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy, Sylvain Dupuis.
Ce dernier assure également que cette prise de conscience se fait non seulement dans les petits commerces, mais également du côté des grandes entreprises ou dans le domaine de la construction.
« Aujourd’hui, par exemple, les entrepreneurs calculent dans leurs coûts de soumission la façon dont ils vont disposer des déchets de construction de façon adéquate. Ce n’est pas quelque chose qui se faisait beaucoup à une certaine époque », illustre Sylvain Dupuis.
Les motivations à prendre un virage vert peuvent différer d’une entreprise à l’autre.
« Pour les plus grosses industries, on peut imaginer qu’au départ, c’est surtout pour l’acceptabilité sociale qu’ils le font, croit M. Dupuis, mais ils ne se contentent tout de même pas de faire le minimum. »
Une question de valeurs
Pour certains entrepreneurs, il s’agit simplement d’adhérer aux valeurs qu’ils prônent dans leur vie quotidienne.
C’est le cas des gestionnaires de la Pâtisserie Aveline ainsi que de ceux derrière le café-crèmerie Écluse No10 qui ont décidé ensemble d’adhérer au mouvement La tasse.
La tasse offre une alternative peu coûteuse aux gobelets de café jetables. C’est un système de gobelets réutilisables en dépôt, distribués dans un réseau de commerçants. À Sorel-Tracy, la Pâtisserie Aveline et Écluse No10 seront les premiers de la région à se joindre à ce réseau né à Montréal. Les consommateurs obtiennent leur première tasse en échange d’un dépôt de 5 $, remboursé lorsque celle-ci est retournée dans n’importe quel établissement participant. La tasse est ensuite lavée et remise en circulation.
« Ce n’est pas un travail de traîner sa propre tasse réutilisable, mais c’est quelque chose à laquelle il faut penser chaque matin avant de partir de la maison. Le réseau La tasse offre une alternative pour les matins où les gens ont oublié leur tasse ou s’ils ne veulent tout simplement pas se casser la tête avec ça », explique la gestionnaire de la Pâtisserie Aveline, Karine Bouchard.
« Ce n’est vraiment pas une question de rentabilité, c’est une question d’écologie. Aujourd’hui, la conscience environnementale passe avant la motivation de l’argent et c’est aussi quelque chose que l’on remarque chez notre clientèle », ajoute la copropriétaire d’Écluse No10, Karlyne Joyal.
L’affaire des clients
Il y a des initiatives comme celles de la Pâtisserie Aveline et Écluse No10, mais il y a également d’autres gestes plus petits qui se font également dans la région. Sylvain Dupuis souligne, entre autres, la diminution du suremballage, les habitudes de paiement où il y a de moins en moins de papier ou encore la plupart des grandes chaînes qui offrent leurs propres sacs réutilisables.
« Les mentalités changent et les habitudes des gens qui achètent changent », insiste M. Dupuis.
C’est d’ailleurs une cliente qui a informé Karine Bouchard du mouvement La Tasse via le réseau social Instagram. « Les gens ont de plus en plus cette conscience-là », croit-elle.
« Ça arrive tranquillement pas vite. C’est ça l’avenir, on ne fait pas ça pour être in », conclut Karlyne Joyal d’Écluse No10.
Les tasses réutilisables devraient arriver dans les deux boutiques d’ici le mois de juin.