7 mai 2019 - 15:16
Virage vert dans les entreprises soreloises
Par: Raphaëlle Ritchot

Alors que les gobelets de café jetables représentent une immense source de pollution et de gaspillage, le réseau La tasse se veut comme une solution pour ceux qui ont tendance à oublier leur tasse réutilisable à la maison. La pâtisserie Aveline et le café-crèmerie Écluse No 10 vont se joindre dès juin à cette initiative. Photo tirée de Facebook

La Pâtisserie Christophe met elle aussi l'épaule à la roue pour réduire son utilisation de plastique à usage unique. Lorsqu'elle sert ses yogourts, ceux-ci sont dans un contenant de verre, même si les clients les veulent pour emporter. Dans ce cas, le commerce demande un dépôt d'un dollar seulement pour ce contenant qui sera remis au client lorsqu'ils ramèneront leur « p'tit pot ». Photo tirée de Facebook

Metro est devenu, en avril dernier, la première grande chaîne de supermarchés à accepter que ses clients apportent leurs propres contenants pour acheter, entre autres, de la viande, des fruits de mer, de la charcuterie ou des plats cuisinés. Toutefois, les contenants de verre ou les pots « avec un nom de compagnie » (par exemple, un pot de margarine) seront interdits. Metro refuse également tout plat souillé, taché ou abîmé afin de ne pas être tenu responsable advenant une contamination croisée. Photo tirée de Facebook

Acheter en vrac permet d'éliminer définitivement les déchets et la Grange à houblon en sait quelque chose. Le commerce spécialisé offre de plus en plus de produits en vrac en passant par le dentifrice, la crème de jour ou le démaquillant. En plus, le commerce propose plusieurs produits zéro déchet comme du shampoing solide, du Kombucha en fut ou encore les salades préparées dans des pots Mason. Photo tirée de Facebook

En plus de faire de la revalorisation de vieux meubles, la boutique La P'tite Shop à Sorel-Tracy offre elle aussi plusieurs produits pour aider les gens à adopter un mode de vie sans déchet. Savon en barre, paille de métal, tampons démaquillants réutilisables, sacs réutilisables pour fruits et légumes et tasses réutilisables sont, entre autres, en vente. Photo tirée de Facebook

Au restaurant Le Fougasse, il n'y a plus de plats pour emporter en polystyrène. L'entreprise s'est dotée de plats en carton recyclable pour les clients qui souhaitent repartir avec leurs restants. En plus, de ces nouveaux contenants, le restaurant utilise dorénavant des pailles en carton. D'ailleurs, le restaurant considère également opter pour des verres en plastique réutilisables pour son bar à l'étage, L'Annexe. Comme il arrive souvent que les verres de vitres se brisent lors de soirées arrosées, cette option permettrait de moins gaspiller de verres, selon eux. Photo Raphaëlle Ritchot | Les 2 Rives ©

Le commerce Charlotine et Cie, qui offre un service de traiteur en plus d'être un bar laitier, a récemment annoncé via sa page Facebook que pour chaque commande traiteur de 100 $ et plus, un arbre sera planté en Haïti. C'est grâce à un partenariat avec le site web digitalhumani.com que ce projet est possible. Ce site web met donc en contact des entreprises de tout horizon avec des compagnies de reforestation comme One Tree Planted ou WeForest. Photo depositphotos.com

De plus en plus de commerces de la région offrent des options plus écologiques et se conscientisent sur les impacts qu’ils peuvent avoir sur leur empreinte environnementale.

« Je pense que quand tout le monde le fait, ce n’est pas juste une tendance marketing, mais bien une conscience sociale », tranche d’emblée le directeur général de la Chambre de commerce et d’industrie de Sorel-Tracy, Sylvain Dupuis.

Ce dernier assure également que cette prise de conscience se fait non seulement dans les petits commerces, mais également du côté des grandes entreprises ou dans le domaine de la construction.

« Aujourd’hui, par exemple, les entrepreneurs calculent dans leurs coûts de soumission la façon dont ils vont disposer des déchets de construction de façon adéquate. Ce n’est pas quelque chose qui se faisait beaucoup à une certaine époque », illustre Sylvain Dupuis.

Les motivations à prendre un virage vert peuvent différer d’une entreprise à l’autre.

« Pour les plus grosses industries, on peut imaginer qu’au départ, c’est surtout pour l’acceptabilité sociale qu’ils le font, croit M. Dupuis, mais ils ne se contentent tout de même pas de faire le minimum. »

Une question de valeurs

Pour certains entrepreneurs, il s’agit simplement d’adhérer aux valeurs qu’ils prônent dans leur vie quotidienne.

C’est le cas des gestionnaires de la Pâtisserie Aveline ainsi que de ceux derrière le café-crèmerie Écluse No10 qui ont décidé ensemble d’adhérer au mouvement La tasse.

La tasse offre une alternative peu coûteuse aux gobelets de café jetables. C’est un système de gobelets réutilisables en dépôt, distribués dans un réseau de commerçants. À Sorel-Tracy, la Pâtisserie Aveline et Écluse No10 seront les premiers de la région à se joindre à ce réseau né à Montréal. Les consommateurs obtiennent leur première tasse en échange d’un dépôt de 5 $, remboursé lorsque celle-ci est retournée dans n’importe quel établissement participant. La tasse est ensuite lavée et remise en circulation.

« Ce n’est pas un travail de traîner sa propre tasse réutilisable, mais c’est quelque chose à laquelle il faut penser chaque matin avant de partir de la maison. Le réseau La tasse offre une alternative pour les matins où les gens ont oublié leur tasse ou s’ils ne veulent tout simplement pas se casser la tête avec ça », explique la gestionnaire de la Pâtisserie Aveline, Karine Bouchard.

« Ce n’est vraiment pas une question de rentabilité, c’est une question d’écologie. Aujourd’hui, la conscience environnementale passe avant la motivation de l’argent et c’est aussi quelque chose que l’on remarque chez notre clientèle », ajoute la copropriétaire d’Écluse No10, Karlyne Joyal.

L’affaire des clients

Il y a des initiatives comme celles de la Pâtisserie Aveline et Écluse No10, mais il y a également d’autres gestes plus petits qui se font également dans la région. Sylvain Dupuis souligne, entre autres, la diminution du suremballage, les habitudes de paiement où il y a de moins en moins de papier ou encore la plupart des grandes chaînes qui offrent leurs propres sacs réutilisables.

« Les mentalités changent et les habitudes des gens qui achètent changent », insiste M. Dupuis.

C’est d’ailleurs une cliente qui a informé Karine Bouchard du mouvement La Tasse via le réseau social Instagram. « Les gens ont de plus en plus cette conscience-là », croit-elle.

« Ça arrive tranquillement pas vite. C’est ça l’avenir, on ne fait pas ça pour être in », conclut Karlyne Joyal d’Écluse No10.

Les tasses réutilisables devraient arriver dans les deux boutiques d’ici le mois de juin.

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