Événement assez rarissime à l’hôtel de ville sorelois, alors que la salle du conseil était bondée de gens. Ils étaient tous présents pour verbaliser leurs arguments contre le projet domiciliaire des promoteurs sorelois Emmanuel Eveno, Yves Péloquin, Élisabeth Péloquin et Sébastien Ferron.
Rappelons que ces derniers ont demandé, en mars dernier, un changement de zonage à la Ville pour construire un développement immobilier de 224 logements, le Projet Mont-Saint-Bernard. Un projet qui a suscité plusieurs réactions négatives depuis sa médiatisation.
Durant la période de questions, quatre citoyens ont pris le micro pour submerger le maire de la Ville de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, de questions et de commentaires négatifs à l’égard du projet. Selon eux, la protection du boisé devrait primer sur la construction de nouveaux logements.
Maxime Dumontier, le premier citoyen à prendre la parole, a rappelé aux élus les orientations de la politique environnementale de la Ville, qui spécifie entre autres l’importance d’accroitre la superficie et la qualité des milieux naturels. « En quoi le projet de modification de zonage du cimetière anglican respecte cette orientation? », a-t-il lancé aux élus.
Par la suite, une jeune femme de 17 ans, Alie Dumontier, a partagé son inquiétude aux conseillers quant aux perspectives de qualité de vie dans la région s’ils vont de l’avant en détruisant des boisés pour construire de nouveaux quartiers.
« L’environnement me préoccupe beaucoup comme la majorité des jeunes de ma génération, a-t-elle mentionné. Dans quelques années, je devrai décider où je vais m’établir. Ainsi, que diriez-vous à une jeune de mon âge pour me retenir dans la région, alors que ce n’est pas la promesse d’un emploi qui nous attire, mais un milieu de vie sain où l’on peut profiter de la nature? »
La Ville tempère la situation
Serge Péloquin et le greffier de la Ville de Sorel-Tracy, René Chevalier, ont expliqué aux citoyens présents dans la salle que le processus démocratique suivait son cours normal. « Au niveau des demandes qu’on reçoit, elles sont toutes légitimes. […] Il y aura un processus légitime de consultation publique », assure M. Péloquin.
Ainsi, avant que le projet obtienne l’aval des élus, ces derniers devront adopter le premier projet de règlement. Advenant son adoption, il fera l’objet d’une première consultation publique. Après d’autres étapes administratives, un scrutin référendaire sectoriel pourrait avoir lieu.
« Il y aura tout un processus démocratique, précise le maire. […] Les gens seront informés. Si toutefois c’est pour aller en processus référendaire, c’est tout à fait conforme et ça suit son cours. »
Rappelons que les élus ont émis à plusieurs reprises dans les derniers mois leur volonté de renforcer la protection des arbres, surtout par l’entremise d’une politique de l’arbre qui devrait bientôt voir le jour. Cette dernière protégera les forêts matures et empêchera le défrichement massif pour des projets immobiliers.