23 avril 2024 - 13:21
45 millions?
Par: Deux Rives

Maire de Massueville de 2005 à 2021, Denis Marion commente l'actualité en tant que chroniqueur au journal Les 2 Rives depuis décembre 2021. Photo Simon Ménard

Il aurait fallu 2968 signatures au registre pour forcer la tenue d’un référendum sur le règlement d’emprunt de 45 M$ pour la construction d’un nouveau complexe aquatique à Sorel-Tracy. Il y en a eu 111. Le projet ira donc de l’avant, mais, contrairement à ce qui a été dit par certains, ça ne signifie pas du tout que les citoyens auront à rembourser 45 M$.

La plupart des grands projets d’infrastructure bénéficient de subventions importantes. C’est le cas du complexe aquatique qui a reçu au départ la confirmation d’une subvention de 20 M$ à laquelle le gouvernement du Québec a allongé 6 M$ supplémentaires, pour un total de 26 M$.

Alors, pourquoi faire un règlement d’emprunt de 45 M$?

Parce que dans les faits, lorsque le gouvernement accorde des subventions, il n’accorde pas le montant en un seul versement. Il participe, année après année, au remboursement de l’emprunt que fait une municipalité. C’est la façon de faire.

Pour chacun des projets d’immobilisations, c’est la municipalité qui est responsable des emprunts contractés pour le réaliser. Mais, dans le règlement qui le permet, et que doit adopter le conseil municipal, on intègre un article qui indique le montant des subventions gouvernementales obtenues. Dans celui qui nous intéresse, il est clairement indiqué à l’article 7 que le « conseil affecte au paiement d’une partie du service de la dette une subvention de 26 M$ qui sera versée ultérieurement », et ce, sur une période de 25 ans.

La subvention, et d’autres fonds provenant de commandites, par exemple, diminueront d’autant la part qui proviendra des taxes foncières. Tous les efforts seront faits pour construire le complexe aquatique pour un peu plus de 40 M$, c’est donc autour de 60 % des coûts du projet qui sera financé par le gouvernement du Québec. C’est un montant appréciable, facilitant d’autant sa réalisation.

Quand on cherche à développer une ville ou une région, on doit atteindre un équilibre entre tous les enjeux auxquels on est confronté. Pour réussir la relance souhaitée, il faut en même temps accueillir de nouveaux résidents en diminuant la pénurie de logements actuelle et retenir ici la population qui y réside déjà, particulièrement les jeunes. Pour ça, bien sûr, il faut améliorer les services et construire ou moderniser les infrastructures qui améliorent toujours la qualité de vie. Il faut le faire intelligemment en préparant l’avenir et en étant capable de se projeter.

Le complexe aquatique fait partie de ces calculs. La piscine Laurier-R.-Ménard, construite en 1966, est en fin de vie. On peut retourner ça de toutes les façons, il vient un moment où l’on ne peut plus faire du neuf avec du vieux.

Louise Grégoire-Racicot a bien expliqué récemment dans nos pages combien la Ville aurait économisé si elle n’avait pas hésité, il y a quelques années, à aller de l’avant avec un projet pourtant encore plus important.

C’est le genre de pression qui s’exerce sur nos élus municipaux. Regarder devant, prévoir, prendre des décisions difficiles, les présenter à la population et les expliquer. Inévitablement, le projet de complexe aquatique coûterait encore plus cher s’il ne se réalisait pas maintenant. On parlerait alors d’un rendez-vous manqué.

La population de Sorel-Tracy, et de toute la région, ne mérite pas cela. Elle mérite au contraire des décisions courageuses pour bien préparer l’avenir.

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