23 novembre 2021 - 08:16
Paradoxal!
Par: Louise Grégoire-Racicot

Forte d'une expérience de plus de 40 ans dans la région, Louise Grégoire-Racicot livre ses impressions dans une chronique hebdomadaire au journal Les 2 Rives depuis 2018.

Eh oui, il est encore question de Saint-Gérard-Majella. Pour la suite de l’élection cette fois.

Le nouveau conseil élu par la peau des dents – un poste a même été comblé par tirage au sort après recomptage – amorce son mandat avec la démission d’employés municipaux et bénévoles incapables de composer avec lui. Quelle malheureuse perte d’expertise!

De fait, la seule rescapée de l’ancienne administration est une nouvelle élue que le hasard d’un tirage a favorisée! On peut croire que sa tâche sera d’autant lourde qu’elle représente la moitié des électeurs qui ont appuyé l’équipe dont elle faisait partie et qu’elle devra trouver un moyen de faire valoir idées et valeurs qui rallieront le conseil autour de projets souhaitables pour faire évoluer le milieu, assurer sa qualité de vie et l’équité entre ses contribuables.

Ce village où la démocratie s’est largement exprimée a fait la preuve qu’hélas, souvent encore, ce sont les seules questions qui divisent qui suscitent la participation du plus grand nombre.

Mais cette polarisation, quand elle implique l’usage de propos insultants voire mensongers disent certains – dont l’ex-directrice générale Anny Boisjoli – blessent et peuvent mener à des décisions sans retour. Que des employés quittent solidairement le bateau, renonçant à une rémunération régulière peu importe les montants, parle haut et fort. Ils refusent carrément de travailler sous la gouverne de ce nouveau conseil.

La suite repose notamment entre les mains de la mairesse. Elle se doit de tenir non seulement des propos plus rassembleurs qu’en campagne électorale, mais à les doubler de gestes significatifs qui en témoigneront.

La loi considère le maire à la fois le leader de sa municipalité et son animateur principal. C’est lui qui doit assurer l’orientation et l’avenir de sa municipalité. Pour ce, il dispose de pouvoirs de direction, de contrôle, de coordination et de planification. Son autorité est considérable et jamais il ne doit oublier qu’il est l’élu de l’ensemble des citoyens et non de ceux qui ont voté pour lui ou qui sont membres de son parti.

Voilà qui exige de la nouvelle mairesse de changer de paradigme. De sortir du mode bataille pour entrer en mode consensus. Pour sagement exercer sa victoire si serrée (une voix de majorité) et aborder la situation sans parti-pris. Oui, c’est beaucoup demander, mais c’est la condition sine qua non pour ramener les gens à de meilleurs sentiments et permettre que le village renoue avec un quotidien sans animosité.

Aussi ne devrait-elle ne pas hésiter à en appeler aux services de médiation du ministère des Affaires municipales pour l’aider à bien recomposer sa fonction publique et inspirer une vie municipale plus solidaire et ouverte.

Car il ne faudrait surtout pas que l’agrandissement du centre communautaire – en voie de réalisation et voulu pour doter le village d’un endroit plus adéquat où se rassembler – laisse des traces de divisions indélébiles et amères. Quel paradoxe! Difficile encore de voir comment le village se remettra de ce branle-bas de combat.

Rafraichissant!

C’était bon de lire dans nos pages la semaine dernière les propos des conseillers de Sorel-Tracy sur les projets qui les animent dans leur quartier et pour la ville.

Il est en effet peu fréquent qu’ils soient aussi loquaces. Aménagement de parcs, pistes cyclables, sécurité routière, asphaltage de routes, qualité de l’eau, mise en valeur du patrimoine, développement économique, voilà des questions qui les rassemblent et qui ne concernent pas que leur quartier. C’est de bon augure pour une vie soreloise améliorée. En souhaitant de les entendre plus souvent!

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