23 avril 2024 - 13:20
Pas dans mon centre-ville?
Par: Louise Grégoire-Racicot

Depuis le début des années 80, Louise Grégoire-Racicot pose son regard sur la région comme journaliste à travers les pages du journal Les 2 Rives. Depuis février 2018, à titre de chroniqueuse, elle livre maintenant chaque semaine son opinion sur l'actualité régionale.

Étonnant ce refus du Service d’urbanisme de Sorel-Tracy et du Comité consultatif d’urbanisme de recommander la construction d’un 60 logements, rue Charlotte. Trop gros, trop moderne, disent-ils. Et le conseil tarde à trancher!

Pourtant ce projet répond aux vœux du conseil de densifier la population au centre-ville sur un terrain déjà occupé et desservi. Un des plus excentriques du centre-ville. Ainsi ses sept étages ne feront pas ombrage aux voisins, pas plus que les élévateurs à grains d’une hauteur semblable situés à quelques rues diamétralement opposées.

Voilà un édifice inspiré d’un bâtiment trifluvien construit en 1939. Trois-Rivières a un centre-ville différent de celui de Sorel-Tracy, mais la ville a l’âge approximatif (1634 vs 1642) de Sorel-Tracy.

Il remplacera l’édifice actuel datant de 1955, donc pas patrimonial du tout et aux limites nombreuses. Les promoteurs en feront certainement un bâtiment plus vert!

L’édifice sera occupé par des commerces et bureaux aux deux premiers étages et en comptera cinq résidentiels, en brique pour l’apparenter à l’édifice Cyrille-Labelle. Pour la modernité, il faudra repasser. Il n’aura rien à voir avec le nouvel édifice de la Banque nationale qu’on a pourtant autorisé!

Autre aspect mis en valeur par les promoteurs : un édifice au toit vert donc un îlot de chaleur de moins dans ce secteur. Et l’ajout de deux étages de garage souterrain, ce qui réduit la perte de stationnement au centre-ville.

Cet édifice ajoutera à l’assiette fiscale soreloise beaucoup plus que le 56, rue Charlotte actuel évalué à 614 500 $ et versant 21 589 $ de taxes foncières. Même si le coût du projet n’a pas été révélé, on peut croire que le gain fiscal sera respectable.

Les pours en faveur du projet sont supérieurs aux contres. On peut presque le voir comme inespéré et mené en plus par un Maskoutain, citoyen de la MRC de Pierre-De Saurel.

La Ville a tout le loisir de discuter avec les promoteurs sur les améliorations à apporter. Mais rejeter du revers de la main une telle approche est un pensez-y bien. La revitalisation du centre-ville urge et cet édifice, en amenant plus de 100 personnes à y vivre, ne pourra que stimuler l’installation de commerces de proximité. Un autre objectif du conseil.

Somme toute on est en présence d’un projet qui répond à toutes les règles urbanistiques de la ville et sera construit sans coupe d’arbres. Une autre priorité du conseil. Le reste est question de goût.

Peut-on dire non à un tel projet quand ses promoteurs sont aussi collaboratifs? J’en doute fort!

Pas dans ma cour

Quand le syndrome « Pas dans ma cour » prévaut, plus rien ne va. La désinformation s’emballe pour entraver des projets pourtant susceptibles d’ajouter à la vie économique et sociale d’une municipalité.

Massueville en sait quelque chose : quelques personnes se sont opposées fortement à ce que la microbrasserie VALEA opère quelques jours par semaine l’été jusqu’à 21 heures une terrasse voisine de ses installations. Le promoteur a lancé la serviette.

Ce syndrome continue de s’imposer. Toutes les raisons sont bonnes pour y recourir. Il traduit une vision individualiste de rejet. Il s’inscrit entre l’intolérance et le droit à l’opposition et chose certaine, les opposants à un projet manifestent plus que ceux qui l’approuvent.

Il appartient aux élus de jouer un rôle de médiateur puis d’arbitre. Massueville l’a fait!

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