16 janvier 2024 - 07:00
Au bon moment
Par: Louise Grégoire-Racicot

Depuis le début des années 80, Louise Grégoire-Racicot pose son regard sur la région comme journaliste à travers les pages du journal Les 2 Rives. Depuis février 2018, à titre de chroniqueuse, elle livre maintenant chaque semaine son opinion sur l'actualité régionale.

La MRC de Pierre-De Saurel comptait, en juillet 2023, 52 938 habitants, lit-on dans le décret 2024 de la population, soit 344 habitants de moins qu’en 2022. Voilà une diminution peu significative (– 0,6 %), mais non moins interpellante.

Elle peut simplement résulter de l’écart entre le nombre de décès (681) et de naissances (125) enregistrés en 2023. Une réalité qui perdurera puisque les aînés représentent quelque 28,7 % de sa population!

D’où l’importance de se faire attrayante pour recruter de jeunes familles. Et ça urge. Car personne ne veut revivre une décroissance. Celle vécue il y a une trentaine d’années avec la perte de 6000 emplois industriels suffit. La région ne s’en est jamais totalement remise, mais elle a su stopper l’hémorragie.

Grâce au programme « onconstruit.ca », par exemple, initié par Laurent Cournoyer qui, pendant une quinzaine d’années, a invité des constructeurs à venir développer des projets immobiliers à Sorel-Tracy. Il en a résulté l’ajout de 3000 logements au parc immobilier.

Un attrait alors évoqué : le prix beaucoup plus bas des maisons que dans les régions voisines. Même si le prix médian d’une unifamiliale a franchi les 301 000 $ en 2023 – une hausse de 98 % en 5 ans – il est encore moindre que celui enregistré dans la couronne montréalaise. Et son compte de taxes est encore raisonnable.

On le sait, quand une population décroit, elle reçoit moins de subventions provinciales (déterminées par sa taille) susceptibles d’accélérer son développement. Pire encore, peu d’entreprises ou de commerces envisagent s’y installer ou y poursuivre leurs activités. Comment entraver cette éventualité? Qu’est ce qu’une région attractive sinon la qualité de vie qu’on y trouve?

Et cette qualité réside tant dans le travail qu’on y offre que dans la fiabilité des services Internet – si on travaille à distance. Dans la qualité et le prix abordable du logement, dans les services économiques, sociaux ou communautaires qu’on y dispense, dans la facilité de se déplacer, dans un environnement sain et sécuritaire, dans des services éducatifs et de santé facilement accessibles et adéquats, dans des loisirs libres ou organisés diversifiés.

La responsabilité incombe tant aux élus qu’aux intervenants et entrepreneurs de ne pas travailler en silo, mais à l’unisson pour ajouter leur pierre respective à consolider les acquis régionaux et à élargir sa vocation. Ils doivent enrichir chaque élément et voir comment éviter de passer sous le radar.

La région a des atouts importants à mettre en valeur et d’autres à développer. Il ne faut pas que l’image qu’elle met en valeur soit creuse, mais reflète bien la réalité qu’elle vit.

Déjà elle s’est donnée des politiques familiale, culturelle, de développement économique et social et veut assurer des services publics de qualité. Mais elle peine à attirer de nouveaux investisseurs. Un nombre grandissant de citoyens contribuera certes à lui faciliter la tâche.

Avant tout, ses contribuables doivent y croire. Bien les informer, les consulter et tenir compte de leurs idées permettraient de regagner leur confiance, leur fierté et collaboration. Ils sont des ambassadeurs à leur façon parfois bonne, parfois néfaste. Tout n’est pas encore gagné. Le projet Signature innovation de la MRC qui veut multiplier les offensives afin d’attirer des travailleurs et des citoyens arrive à point nommé!

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