Être commerçant dans un centre-ville est déjà un défi, ici comme ailleurs. La revitalisation des centres-villes est une préoccupation partout au Québec. On voit bien tous les efforts qui sont faits pour redonner vie à des centres-villes en perte de vitesse, autant à Joliette qu’à Drummondville, Saint-Hyacinthe ou Granby. Sorel-Tracy n’échappe pas à cette réalité. D’autant plus qu’on a vu des services, par exemple Services Québec ou le siège social de la Caisse Desjardins Pierre-De Saurel, et des commerces phares, tel que la SAQ, s’installer à l’extérieur du centre-ville. Or, ces services ou commerces génèrent beaucoup d’achalandage, essentiel à la vitalité des commerces établis près d’eux.
Et puis il y a la pandémie. Nos commerçants en ont bavé. Si les efforts qu’a fait la population pour soutenir leurs commerces préférés a été un encouragement, la situation est restée difficile pour les propriétaires qui cherchent à se sortir de cette période pénible. Déjà préoccupés par leur situation financière, les commerçants ont certainement reçu avec beaucoup d’inquiétude, légitime, la nouvelle de travaux à l’été 2023 et peut-être à l’été 2024.
Dans le projet de réfection des rues Augusta et Prince, on peut lire l’intention de la Ville de rendre le centre-ville plus agréable, plus accueillant et plus convivial. Il y a bien sûr le remplacement essentiel des conduites d’aqueduc et d’égout, mais le verdissement, la plantation d’arbres, la pose de pavé uni, l’élargissement des trottoirs et l’ajout d’une piste cyclable sont tous des éléments positifs qui changeront le visage de ces rues et les rendront plus attrayantes. À terme, les commerces en profiteront et nous aussi.
Malheureusement, un été complet de travaux, ou pire encore deux si c’était cette solution qui était retenue, aura un impact majeur sur les commerces déjà éprouvés par les années de pandémie, particulièrement en 2020 et 2021. Sans compter que ça aura aussi un impact sur les activités culturelles proposées par le Gib Fest qui ont été un grand succès cet été.
Dans des cas comme ceux-là, les villes sont aux prises avec des choix très difficiles et elles ont bien peu de marge de manœuvre. Si le gouvernement du Québec subventionne une bonne partie des travaux eux-mêmes, il n’y a rien de prévu pour soutenir les commerces qui les subissent. Il y a aussi de la frustration chez les élus et les gestionnaires municipaux, incapables de soutenir leurs commerçants au moment des travaux. La rencontre organisée par les autorités de la ville, en présence du maire suppléant, de conseillers municipaux, du directeur général et d’autres responsables de services est bien la preuve de leurs préoccupations. Ils comprennent tous l’impact qu’auront les travaux sur les commerçants. Leur empathie est indéniable.
La Ville et les commerçants, qui semblent favoriser des travaux sur une seule année à l’été 2023, ont maintenant quelques mois devant eux pour identifier des mesures d’atténuation et mobiliser la clientèle de ces commerces pour qu’ils continuent à les fréquenter durant les travaux.
Ce sera un vrai défi qu’il faudra relever ensemble si on croit à un bel avenir pour le centre-ville.