D’abord parce que ces vignettes coûteront désormais 25 $ par véhicule (maximum deux par habitation) qui seront renouvelables annuellement. Et elle abolit celle des visiteurs. Auparavant, les vignettes étaient gratuites et renouvelables quand le propriétaire vendait son véhicule. Ce qui indigne certains citoyens et avec raison.
Le motif évoqué pour abolir la gratuité est d’abord le fait que Sorel-Tracy est une des dernières villes à ne pas monnayer ses vignettes. Elle a donc ajusté son tarif à celui de villes de taille semblable. Ça me rappelle ce slogan publicitaire « Tout le monde le fait, fais-le donc ». Ma mère disait plutôt quand je demandais une permission que plusieurs avaient déjà. « Si tout le monde se met une paire de culotte sur la tête, en mettras-tu une toi aussi? »
Cette situation en est une d’équité. Pourquoi certains citoyens doivent-ils payer une vignette pour stationner devant chez eux? Simplement parce qu’ils vivent dans des secteurs occupés comme ceux du cégep, de l’hôpital et du centre-ville?
Ils doivent aussi disposer d’une place de stationnement dans la rue pour leurs visiteurs, et ce, sans que cela leur coûte un sou. Un affichage doit en témoigner. Après tout, ils sont des contribuables comme vous et moi.
Les élus disent qu’il y a problème de recel de vignettes de visiteurs dans le secteur de l’hôpital qu’il faut corriger. Mais pourquoi imposer à tous une solution au problème majeur que subit un seul secteur? Il est difficile de comprendre le conseil qui a opté pour cette solution. En voulant régler un problème, il en crée d’autres, dont celui de s’éloigner des citoyens et de leurs besoins, ce qui n’est pas le moindre.
Bien sûr que l’hôpital compte beaucoup de travailleurs et patients en quête de services. Et que son stationnement est beaucoup plus petit que nécessaire. C’est lui qui détient la clé de ce problème. Comme le cégep. Comme les commerçants du centre-ville. Peut-être doivent-ils trouver les moyens de doter leur propriété de stationnements additionnels. Étagés s’il le faut.
Car le transport collectif, même s’il gagne en popularité, ne peut répondre avec les moyens restreints dont il dispose, à tous les besoins. Sorel-Tracy vit les problèmes d’une société encore axée sur l’automobile comme moyen de déplacement privilégié. Mais il faut avancer des solutions qui conviennent à tous, pas seulement à l’administration municipale.
Pas étonnant que certains conseillers admettent que la solution adoptée n’est pas idéale et qu’ils sont prêts à trouver une autre porte de sortie. Mais je ne crois pas qu’ils reviendront sur la tarification qui assurera quelques dizaines de milliers de dollars de plus à la ville.
Je ne comprends pas que le conseil ait adopté ce règlement puis consulté ensuite les citoyens à son égard. La démocratie le commande autrement. Et ce, même si par la suite on adapte la situation à chaque zone.
Tenir la consultation au préalable aurait simplifié les choses. Vaut mieux convier à participer à la vie collective plutôt que de provoquer ces montées de lait de citoyens déçus de la gouverne municipale.