« Je ferais n’importe quoi pour sensibiliser les gens à la vitesse au volant », lance avec émotion l’adolescente de 16 ans.

Elle confirme que, dans cette courbe de la montée Sainte-Victoire, le conducteur, Marc-Antoine Langelier, roulait à environ 200 km/h dans une zone de 70 km/h. « Les trois, avec Édward [Chevalier] et Zach[ary Comtois], on lui criait d’aller moins vite. Je ne veux pas le blâmer, c’est ce qu’il aimait faire… », laisse-t-elle tomber, les sanglots dans la voix.

Du même souffle, elle veut envoyer un message clair aux jeunes et moins jeunes. « Même si tu aimes rouler, va faire ça sur une piste de course avec des gens qui observent, avec des caméras dans l’auto pour voir, pas dans un rang où il fait noir. Surtout pas à 200 km/h. Il y a des endroits pour ça », insiste-t-elle.

Une geste héroïque

Selon ce qu’elle a vu dans les quelques secondes qu’a duré l’accident, Zachary Comtois a tout fait pour sauver son amie.

« Je ne sais pas comment il a fait, mais il a comme sauté sur moi pour me protéger. Moi, je n’ai eu que les douleurs du air bag, mais c’est lui qui a mangé tout le coup de l’impact. Si ce n’était pas de lui, j’y serais probablement restée », témoigne-t-elle avec émotion.

Physiquement, Jade a une vertèbre fracturée et quelques douleurs. « C’est mentalement que ce sera plus douloureux dans les prochaines semaines. Mais je suis épaulée par mes amis et ma famille, je suis bien entourée », conclut-elle.

Son message Facebook

Le 11 octobre en soirée, Jade Labbé-Berthelot est retournée sur les lieux de l’accident afin de rendre hommage à ses trois amis. Voici le message qu’elle a publié sur Facebook.

« C’est avec tristesse que ce soir, j’ai finalement eu le guts de retourner sur cette fameuse scène où moi aussi j’ai failli y passer, mais notre cher Zachary m’a sauvé la vie. J’ai décidé de faire la paix intérieure, de vous laisser aller même si c’est à contrecœur. Les boys, vous avez été comme des frères pour moi, mais bon, la vie va comme elle vient. Vous allez vraiment me manquer, je suis contente et choyée de vous avoir parlé une dernière fois à chacun seul à seul. Vous laissez beaucoup de gens dans la souffrance, mais un jour, ça passera, notre douleur s’estompera comme la vôtre. Vous êtes nos héros, j’vous aime gros gros gros. À jamais dans nos coeurs, cette date gravée : 9 octobre 2022, 19 h 15. »