Le projet du Port de Montréal à Contrecœur retarde pour plusieurs raisons. Une d’elles est le coût, le projet retarde tellement qu’il souffre de l’éclosion des coûts des deux dernières années, même situation, soit dit en passant, pour le tramway à Québec; projet d’avenir et environnementalement positif, mais il semble que l’acceptabilité sociale n’est pas au rendez-vous?
Pour le port à Contrecœur, une des raisons invoquées est le sort du chevalier cuivré. Des arguments reliés à l’environnement sont invoqués. Pourtant le transport par bateau est beaucoup plus écologique que par camion. Donc, certaines personnes du milieu invoquent l’environnement et l’acceptabilité sociale en se servant du diagnostic de Pêches et Océans Canada de la « susceptibilité » que la construction dudit port pourrait perturber l’habitat dudit poisson. Je connais plusieurs pêcheurs qui m’affirment de n’avoir jamais constaté la présence du chevalier cuivré aux abords du site du port de Contrecœur.
Les conteneurs transbordés dans nos ports contiennent des denrées de consommation. À moins de diminuer grandement notre consommation (ce n’est pas demain la veille), les conteneurs seront transbordés à Halifax plutôt qu’à Contrecœur et transportés par voie terrestre. Il est où le gain environnemental?
Je prends exemple sur deux projets auxquels j’ai été très étroitement associé. Le dragage des deux marinas à Sorel où des citoyens ont invoqué la destruction du poisson reliée au dragage. Oui, il y eut une perturbation pour les poissons lors des travaux qui ont duré deux mois. Mais avant le dragage, chaque sortie de bateau remettait en suspension les sédiments et donc une augmentation importante des MES (Matières En Suspension) de matières solides (sable fin et silt) dommageables pour les poissons. Résultat : après le dragage et toujours actuellement, l’eau est claire et il n’y a pas ou très peu de MES et l’on voit très bien les poissons sous les bateaux.
Mon autre exemple, le projet du parc éolien de notre région (Parc Éolien Pierre De-Saurel), un petit groupe opposé au projet a invoqué l’environnement. Les éoliennes seraient des hachoirs à oiseaux, les études contredisaient ces affirmations et surtout l’usage depuis plus de six ans. Une pollution visuelle et sonore du voisinage, encore ici, les études démontraient le contraire et aucune plainte depuis, au contraire, un sondage démontre que le voisinage trouve ça beau et pas de problème sonore.
Un autre argument qui a été fortement invoqué est la perte de valeur des propriétés avoisinantes, mais cela ne s’est pas produit.
Oui, il est, pour moi, obligatoire que des études environnementales soient réalisées et critiquées par des fonctionnaires compétents et des citoyens engagés. Par contre, il faut avoir une analyse globale des gains économiques et environnementaux versus les pertes environnementales et la stagnation économique d’une région.
Le parc éolien de notre MRC est de l’énergie renouvelable recherchée partout et un investissement très rentable pour nos citoyens.
Le projet du port de Contrecœur est un plus environnementaux sur des décennies et un essor économique pour notre région qui en a grandement besoin.
Mon questionnement est : comment mesure-t-on l’importance de l’acceptabilité sociale? Pour le projet éolien, on parlait du groupe des 15. Ce groupe a tellement crié fort que le projet a été retardé d’une année dont le coût est à la hauteur de 4 M$. Pour le port de Contrecœur, seulement par l’inflation des coûts de construction, ça se calcule en centaine de millions de $.
Marcel Fafard, Sorel-Tracy