Olivier Picard, conseiller du quartier, présente les enjeux en signalant la qualité du projet et l’importance d’accueillir de nouveaux résidents, tout en insistant sur le fait qu’il ne soit pas au bon endroit parce « qu’on doit développer ailleurs que dans nos boisés », écrit-il sur sa page Facebook. Plusieurs citoyens partageront certainement son point de vue.
Mais…
Le zonage actuel du terrain permet la construction d’édifices qui peuvent avoir jusqu’à six étages (ce qui est le cas de ce projet). La Ville ne peut donc pas l’interdire, même si les citoyens du secteur l’exigeaient.
L’intérêt de ce projet réside dans les actions entreprises par la Ville jusqu’ici pour en améliorer la qualité. Les services de la Ville accompagnent le promoteur depuis un an, nous dit-on. Un promoteur qui semble heureusement ouvert à bonifier le projet pour le rendre plus acceptable socialement et atténuer les effets négatifs d’un déboisement.
Les efforts semblent donner des résultats : 33 % du terrain de 750 000 pi2 seront réservés aux bâtiments et aux stationnements (dont la majorité seront souterrains) alors que 67 % sera en espaces verts pour un parc, une zone tampon près de l’A-30 et des îlots de verdure. Le projet vise la construction de 406 logements. Il serait impossible de construire 406 résidences unifamiliales sur un terrain de 750 000 pi2. On vise clairement la densification.
Mais c’est vrai que ça peut sembler étrange de chercher à densifier un secteur situé en périphérie. Olivier Picard a raison. Cependant, la Ville doit composer avec la règlementation actuelle. Patrick Péloquin a déclaré que le conseil municipal travaillera à de nouveaux règlements de zonage; ce qui pourra être fait lorsque la MRC aura adopté son nouveau schéma d’aménagement qui inclura le plan régional des milieux naturels actuellement en élaboration. Il y a des étapes à traverser. Mais la volonté politique montrera la voie.
Le traitement de ce projet démontre les limites actuelles de l’intervention municipale. Mais il donne aussi une idée de la marge de manœuvre de la Ville, surtout lorsqu’elle peut compter, comme c’est le cas dans ce projet, sur la collaboration et l’ouverture du promoteur. Les résultats du travail accompli jusqu’ici sont encourageants et c’est de bon augure.
Et le centre-ville là-dedans?
On y revient toujours, mais ultimement, le chantier le plus complexe, pourtant le plus stimulant parce qu’il pourrait changer le visage de la ville, demeure celui du développement du Vieux-Sorel. C’est sûrement ce qui permettra à Sorel-Tracy d’atteindre de nouveaux seuils de population et favoriser l’accueil de nouveaux résidents.
Il faudra nécessairement fournir des efforts importants pour que les promoteurs immobiliers trouvent de l’intérêt à imaginer des projets adaptés aux besoins de ce quartier. En partageant une vision de ce que pourrait devenir le quartier, la Ville pourra leur proposer de nouveaux modèles de développement résidentiel spécifiques au Vieux-Sorel afin de les convier à le faire. Ce sera en même temps mobilisant et rentable pour tout le monde.