Lors de la séance du conseil de ville de Sorel-Tracy le 2 mai, Serge Péloquin a déposé son rapport et un avis juridique concernant les motifs derrière la surveillance technologique dans le bureau du greffier, René Chevalier. Tous les conseillers, sauf Jocelyn Mondou, ont refusé de lever la confidentialité sur les deux documents.
Le maire a préalablement présenté aux conseillers à huis clos le rapport et deux avocats ont présenté l’avis juridique. « Ma compréhension, c’est que ça ne semblait pas faire l’affaire du conseil ce qui était dans l’avis juridique et dans mon rapport », souligne le premier magistrat de la Ville.
Comme le rapport appartient à la Ville, Serge Péloquin mentionne que seul le conseil peut décider de le rendre public. Il croit que les citoyens ont des questions à se poser sur « le show de théâtre » du 2 mai. « Ce n’était vraiment pas l’assemblée qui avait été prévue. Ils ont tout chamboulé. Ensuite, ils ont fait leur show, ils ont fait un vote de non-confiance. En réalité, c’est à la limite de l’intimidation », lance-t-il.
Le maire croit que les gens ont le droit de savoir pourquoi les documents n’ont pas été dévoilés publiquement. « Je pense qu’ils devraient écrire à leurs conseillers et conseillères pour leur demander de lever la confidentialité sur le rapport du maire. Plusieurs m’ont appelé, ils considéraient ça comme hypocrite de cacher l’information aux citoyens. Il y avait une belle occasion de rendre ça public et ils ne l’ont pas fait. Pourquoi ils ont caché ça? C’est ça la vraie question », laisse-t-il tomber.
Le journal Les 2 Rives a d’ailleurs logé, le 4 mai, une demande d’accès à l’information auprès du Service de greffe de la Ville de Sorel-Tracy afin d’obtenir le rapport du maire et l’avis juridique de la firme DHC.
Serge Péloquin rappelle que les citoyens l’ont élu pour défendre et surveiller les intérêts de la Ville. « Quand il y a quelque chose, je suis le seul qui a la responsabilité de vérifier, d’enquêter et de dénoncer. C’est la job plate, mais c’est ma job ».
« C’est un bout rough, ajoute-t-il. Ce n’est pas le fun la façon que ça se passe, mais je fais confiance à la CMQ [Commission municipale du Québec]. Ces gens-là vont faire le tour du sujet en toute neutralité et objectivité. Ils ne travaillent pas de façon politique comme les manœuvres politiques qu’on a pu constater en assemblée publique. »
Concernant le vote de non-confiance, le maire précise qu’il n’a qu’une valeur symbolique. « On pourrait en passer un par semaine à chaque fois qu’on n’est pas d’accord avec quelqu’un. Ça n’a aucune incidence », soutient-il.
Aucun ralentissement
Le lendemain, le mardi 3 mai, une séance extraordinaire a été tenue pour régler les points qui avaient été retirés la veille. M. Péloquin mentionne que malgré la situation, il n’y a pas de ralentissement au niveau des dossiers et projets à la Ville. « Je suis au bureau tous les jours, je travaille, je fais mes contacts avec mes gens, j’avance mes dossiers. […] Ce que j’ai dit, c’est “Travaillez de façon professionnelle, c’est tout ce que je demande” », assure le maire.
Ainsi, il affirme que les fonctionnaires sont au bureau et que les dossiers comme l’accueil du Grand défi Pierre Lavoie et la préparation des terrains de jeu avancent.
Serge Péloquin dit également avoir reçu plusieurs témoignages de soutien et des encouragements, autant de citoyens que d’employés et de cadres. Il avance donc que c’est faux de dire que tous les employés ont perdu confiance au maire.
Appelé à commenter les propos du maire, le conseiller Patrick Péloquin n’a pas voulu en rajouter. « Nos résolutions contiennent notre position », a-t-il répondu par écrit.
Au ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH), la relationniste de presse Geneviève Drolet souligne que le MAMH « suit le dossier de près et attend les conclusions de l’enquête menée par la Commission municipale du Québec ».
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