Ainsi la Chambre fait preuve d’une grande préoccupation non seulement pour ses membres, mais pour la collectivité qui aurait été privée de ce party annuel annulé par le Groupe Gib, faute d’entente avec la Ville pour le financer.
Ce n’est pas la première fois que des associations de gens d’affaires prennent des initiatives heureuses animées tant par le désir d’enrichir leur place d’affaires que d’ajouter un stimulus additionnel à fréquenter le secteur pour s’y amuser.
Ils ont ainsi présidé à la naissance du Festival de la gibelotte, aux premières éditions du Party du réveillon et à l’organisation du Festival-concours de la musique classique qui a entrainé la naissance de la Maison de la musique, un pilier de la vie culturelle soreloise. Rien de moins!
Clairement, des gens d’affaires pensent plus loin que leur seule entreprise. Ils contribuent moult commandites à des groupes qui animent la vie régionale sous tous ses angles ajoutant à sa qualité de vie des activités sociales non négligeables.
En réintroduisant ce réveillon, la Chambre tire aussi l’épine du pied de la Ville qui, par ses nouvelles règles d’aide financière aux organismes, semblait plutôt rigide, privant du même coup ses citoyens d’une occasion de fêter ensemble l’arrivée du Nouvel An dans un centre-ville restauré.
Une implication citoyenne qui jettera sûrement un baume sur la grande déception des marchands du Vieux-Sorel qui ont appris que les travaux d’amélioration du secteur ne seront terminés qu’au printemps 2024. Peu d’indices leur avait laissé croire que ces travaux seraient suspendus dès la mi-décembre.
Lancés en juin, ces travaux devaient s’étaler sur 20 semaines et coûter 2,5 M$. Puis l’échéancier a été repoussé de quelques semaines.
Malheureusement, des imprévus – nappe phréatique trop haute causée par les fortes pluies de l’été et sol instable – ont entrainé un autre délai aux conséquences financières certaines pour ces gens d’affaires qui avaient déjà subi ces dernières années les affres de la COVID-19.
Pour avoir moi-même dû me rendre rue Charlotte la semaine dernière, j’ai pu réaliser, les pieds dans la boue, ce qu’ont dû endurer usagers et commerçants du centre-ville au cours de l’été. Et on peut comprendre leur réaction.
Bien sûr, la Ville a tenté de les soulager. Consciente que ces manques à gagner ne pouvaient être compensés, elle a tout de même injecté quelque 400 000 $ pour susciter les gens à fréquenter le centre-ville malgré cette cure de Jouvence au secteur qui était réclamée depuis des lunes.
On ne peut accuser la Ville d’avoir manqué de transparence dans ce dossier. Elle a sûrement été aussi surprise et déçue de ces imprévus qui reportent la fin des travaux. Mais peut-être aurait-elle pu, pour annoncer la mauvaise nouvelle, réunir ces gens d’affaires plutôt que de leur envoyer un courriel insensible. Après tout, la nouvelle n’était pas banale!
Quant à cette réaction des commerçants, elle n’est pas différente de celle de tous les citoyens mis à mal par des réfections routières. Ils déplorent le mauvais état des chaussées, mais dénoncent aussi les contraintes qu’imposent leur réfection. Comme si le jeu n’en valait pas souvent la chandelle!