14 février 2023 - 07:28
Réagir, agir!
Par: Louise Grégoire-Racicot

Depuis le début des années 80, Louise Grégoire-Racicot pose son regard sur la région comme journaliste à travers les pages du journal Les 2 Rives. Depuis février 2018, à titre de chroniqueuse, elle livre maintenant chaque semaine son opinion sur l'actualité régionale.

On n’a plus les ados qu’on avait! C’est sûrement ce que se disent les parents de nombreux ados des années ’90 dont je suis. Et pour cause!

Des événements malheureux ont marqué récemment le quotidien de l’école secondaire Bernard-Gariépy, faisant même la manchette des médias nationaux : des batailles violentes entre élèves pour un, un enseignant filmé sous la douche à son insu dont les images ont été distribuées ensuite, pour l’autre.

Bien sûr, les rapports entre élèves n’ont jamais été de tout repos. On a toujours dû contrôler la violence verbale, psychologique voire physique des élèves entre eux. À l’image de la société où ils grandissent, selon ce qu’ils lisent dans les médias traditionnels ou sociaux. À la différence des années ’90, ils disposent désormais d’un espace sur le web à occuper à leur guise, malheureusement parfois au détriment des autres.

Oui, l’adolescence restera toujours ce passage obligé, plus difficile pour certains que pour d’autres. Cette marche vers l’autonomie où ils se questionnent sur leur identité. Où ils testent, sans en évaluer les conséquences, leurs limites et celles des figures d’autorité que sont leurs parents et enseignants. Où la puberté éveille leur sexualité.

Les parents de ces jeunes peuvent être bouleversés, se sentir coupables ou blâmés de ces événements. Ce serait normal, car ils doivent légalement exercer ce qu’on nomme l’autorité parentale. Un ensemble de droits et d’obligations qui consistent à subvenir aux besoins de leurs enfants jusqu’à 18 ans et à les éduquer! Pour les préparer le mieux possible à la vie adulte. Un rôle fort exigeant d’autant qu’ils doivent l’aider à adopter valeurs et références morales dont l’honnêteté et le respect. Pourtant, à moins d’avoir complété des études en psychologie ou disciplines connexes, personne n’a été bien préparé pour jouer ce rôle!

L’adolescence est un moment clé de cette relation parents-enfants. Moment aussi où les amis prennent beaucoup de place et guident des choix, des comportements.

J’ai toujours été convaincue que l’éducation n’est qu’une tentative d’influence. Qu’il ne faut pas que des mots, mais des gestes et exemples inspirants ainsi qu’une coordination des efforts de tous – y compris l’école – pour leur inspirer des repères essentiels.

À ces jeunes qui ont filmé ou distribué la vidéo de ce prof sous la douche, il faut rappeler le respect de l’autre, son droit à l’intimité, la nécessité du consentement.

Alors qu’une majorité de jeunes disposent de téléphones numériques aux multiples tâches possibles, il faut leur faire réaliser que l’usage qu’ils en font peut être aussi bien bénéfique (sociabilité) que néfaste (harcèlement). Il doit être responsable.

Il y a aussi un contrôle à exercer. Les parents doivent suivre les comptes de leurs enfants en ligne et les informer qu’ils surveillent leurs activités électroniques. En discuter avec eux. Une question d’éducation à ce qui acceptable, mais aussi de sécurité. Plus facile à dire qu’à faire!

Quant à l’école, elle doit mieux contrôler l’usage que font les élèves de leur téléphone. Évaluer s’il devrait être déposé à leur arrivée à l’école. Se donner des règles strictes d’intervention en cas de dérapage par certains. Une intervention complexe si l’on considère que les écarts inacceptables sont le fait de quelques-uns seulement. Et que l’interdit est toujours attirant pour un ado!

L’idée est que chacun tire des leçons de ces événements, réagisse et agisse!

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